15 heures, nous sommes 50 amicafiennes et amicafiens à nous soumettre au contrôle des cartes d’identité nationale – par ordre alphabétique et par le nom de jeune fille – puis passage obligé sous le portique : ça sonne pour certains ce sont les boucles de ceinture, pour d’autres, les prothèses !
Olivia Grégoire
Florence, notre guide nous accueille et nous présente le programme de cette visite qui durera 2 h. Avant de quitter le sas d’entrée, Amandine Brûlé, collaboratrice d’Olivia Grégoire (députée de la 12e circonscription de Paris qui nous a accordé cette visite) nous souhaite une excellente visite au nom de Madame Grégoire empêchée.
Nous nous rendons dans la salle de projection, un film de 5 à 6 minutes nous est présenté qui nous rappelle l’histoire et le fonctionnement de cette institution. 577 députés élus au suffrage universel direct pour 5 ans composent l’Assemblée Nationale. Elle a en charge trois missions principales : élaborer et voter les lois, contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques. Avec le Sénat, l’Assemblée constitue le Parlement français. Ces deux organes partagent ainsi le pouvoir législatif.
En cours de déambulation, notre guide nous indique que le Palais Bourbon abrite donc le siège de l’Assemblée, palais qui tire son nom de la duchesse Louise Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Nantes, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan. Après sa mort, le palais fut acquis par Louis XV qui le céda au prince de Condé. Il restera propriété des princes de Condé, ducs de Bourbonnais jusqu’à la Révolution.
Nous traversons ensuite la grande rotonde, un des lieux de passage les plus empruntés pour entrer dans la salle des Pas Perdus ou salon de la Paix. Cette pièce monumentale mesure 20 mètres de long et 11 mètres de large.
C’est un endroit symbolique et solennel. Avant chaque séance de l’après-midi – et nous avons cette chance ce lundi après-midi – la salle est traversée par le Président de séance : Monsieur Hugues Renson, député LREM de la 13e circonscription de Paris et l’un des six vice-présidents de l’Assemblée.
Ce cérémonial dont l’origine remonte à la Révolution est toujours en œuvre actuellement. Même si la présence de la garde républicaine est symbolique, elle demeure importante, car l’armée se doit de protéger la République.
L’entrée dans l’hémicycle ne devant intervenir que dans dix minutes, notre guide nous conduit dans la salle des Quatre colonnes, connue de tous puisque c’est ici que les journalistes interviewent les députés. Elle abrite les monuments aux morts des deux guerres. Elle nous propose ensuite de nous approcher des grandes baies vitrées pour découvrir le jardin et l’hôtel de Lassay.
Une sonnerie retentit, il est temps de se précipiter dans la salle des Pas Perdus, la cérémonie commence. Le roulement des tambours, les ordres donnés, c’est très impressionnant.
Le président de séance étant entré dans la salle des séances, celle des Pas Perdus se vide et nous pouvons admirer le remarquable plafond peint réalisé par Horace Vernet. Au centre se dresse la figure allégorique de la paix tenant une branche d’olivier. De chaque côté, on distingue deux génies : l’un sur terre, l’autre sur mer.
Sur la frise du plafond, au premier plan, au niveau des balcons, sont regroupés des personnages représentants les corps constitués de l’Etat.
Dans cette salle, se dresse un bronze représentant Minerve casquée. Elle est la déesse de la Justice et de la Loi dans la mythologie romaine.
Nous atteindrons ensuite la salle des conférences, appelée toujours ainsi même si plus aucune conférence ne s’y tient. Les députés s’y installent pour rédiger leur courrier. Le meuble à casiers permet aux huissiers d’y déposer des messages destinés aux élus : on l’appelle le piano. A l’heure d’internet, il a perdu son utilité mais pas son charme.
La bibliothèque est notre prochaine étape, elle n’est installée dans ses lieux qu’en 1830. Elle est réservée aux députés, à leurs collaborateurs et aux fonctionnaires de l’Assemblée. Le clou de ce lieu, outre les collections de prestige, est le plafond peint par Eugène Delacroix entre 1838 et 1847, neuf ans de travail parce qu’il était obligé de démonter ses échafaudages à chaque session parlementaire.
Au centre de la salle, la coupole de la législation évoque l’équilibre, elle est entourée de quatre autres coupoles représentant : la philosophie et la théologie, la science et la poésie.
La bibliothèque possède 700 000 volumes et ouvrages rares mais également articles, discours signés de Victor Hugo, Lamartine, Clémenceau ou Jaurès. Elle conserve aussi La Marseillaise écrite de la main Rouget de L’Isle… A l’entrée de la bibliothèque, nous avons pu admirer protégés par une vitrine, les fac-similés de deux documents exceptionnels : à gauche, le Codex Borbonicus, un calendrier aztèque et à droite, le manuscrit du procès de Jeanne d’Arc..
Florence nous dirige vers les vestiaires car compte tenu des nombreux groupes en visite, notre tour d’entrer dans l’hémicycle est arrivé. Il nous faut déposer nos sacs, parapluies, téléphones….
Nous montons « au poulailler », dans le couloir, elle nous présente la répartition par groupes d’appartenance à l’aide de photographies, la place du président de l’Assemblée au perchoir, les places de l’orateur, des membres du gouvernement. Elle nous rappelle les consignes de silence absolu dès l’entrée dans la salle des séances.
Nous voici donc dans l’hémicycle. Cette séance examine le projet de loi de finances 2020 « Ecologie, développement et mobilité durables ». Nous entendrons trois députés : Madame Danielle Brulebois, Monsieur David Lorion et Monsieur Adrien Morenas, exprimer leur approbation ou désapprobation à propos de l’amendement proposé. Dans l’assistance, peu nombreuse, nous reconnaissons Éric Coquerel, Barbara Pompili, Madame la secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon.
Retour au vestiaire pour récupérer nos précieux sacs et nous rendre dans le salon des Mariannes qui était autrefois le vestibule du Palais Bourbon. De grandes vitrines, installées en 2004 exposent des bustes aux styles très différents témoignant des évolutions tant artistiques que politiques. Une vitrine horizontale présente de nombreux bustes en terre cuite figurant des caricatures d’hommes politiques modelés par Daumier. Au-dessus, sur le mur, elle nous décrit un tableau de JonOne, un graffeur, représentant une Marianne, inspiré du tableau d’Eugène Delacroix.
La visite est terminée, Florence raccompagne à la sortie ceux et celles qui partent, ce qui leur permet de passer dans le bureau de poste de l’Assemblée. Quant au reste de la troupe, elle l’accompagne jusqu’à l’entrée de l’exposition « La Révolution s’affiche », exposition organisée afin de célébrer le 230e anniversaire de la Révolution. Le groupe y est accueilli par un des fils de Nicole et Jean-Claude Mallet et « presque reconnu » par la directrice de la crèche de l’époque !!!
Une excellente visite…
Texte et photos : Jocelyne Poulizac