Randonné en Normandie – Du 7 au 11 Septembre 2020

Nous sommes seulement huit à la gare St Lazare au départ du train pour Caen, Cécile nous rejoindra le lendemain avec sa voiture. Anne, Geneviève, Jacqueline, Joëlle, Lucienne, Marie-Thérèse, Françoise et Christiane sommes réparties dans plusieurs wagons de générations différentes. Nous renouons avec  le passé, le compartiment que je partage avec Françoise date au moins des années 60 ! D’ailleurs l’une des places est bien défoncée… A Caen nous avons une correspondance et prenons un TER – petit train qui nous mène à Bayeux en 10 mn. Le minibus du centre de vacances nous attend pour nous conduire à notre lieu d’hébergement, « Les Tourelles », une maison datant de l’époque des bains de mer où Asnelles s’appelait Asnelles la Belle Plage. Appellation bien méritée, la plage est magnifique et immense, surtout à marée basse…


Dans la salle à manger, notre groupe est le seul, deux autres tables sont occupées par un couple et deux dames : La distanciation est respectée !
Nos chambres sont toutes au rez de chaussée, dans des bâtiments plus modernes, avec une mini terrasse, parfaite pour sécher les maillots car chaque soir nous nous délasserons dans la piscine, voire la mer, plus fraîche. Après avoir déballé nos affaires, nous partons pour l’après-midi avec Stéphane, guide mais aussi directeur du centre de vacances des Tourelles.
A partir du village, nous ferons 9 km en passant par la Sente au Bâtard, le futur Guillaume le Conquérant, censé être passé par là. Nous grimpons le Chemin du Magasin où nous découvrons la tombe de Maurice Schumann, porte-parole de la France libre. Dans un petit bois, nous trouvons un vieux moulin en ruine mais aux pierres remarquablement conservées.

 

Depuis le plateau, nous apercevons le port artificiel d’Arromanches, dont les caissons ont été immergés sur une ancienne et solide voie Romaine. En nous rapprochant nous atteignons le point où aboutissait la chaussée flottante de 900 m de long qui a permis d’acheminer les 220 000 hommes et 40 000 véhicules qui ont débarqué là durant 4 mois, à partir du 6 juin 1944. Naturellement, nous passons devant des blockhaus avant de rentrer à Asnelles en longeant la mer.

 
La piscine est chaude, le barman-animateur sympa et la cuisine est bonne, nous finissons par une petite soirée Quizz. Les deux équipes sont composées d’Amicafiennes et la bataille est rude !
Le lendemain, nous prévoyons de partir à 10 heures pour laisser à Cécile le temps de nous rejoindre, mais à 9heures, elle est déjà là. C’est donc à neuf que nous entamons notre 2ème journée pour un périple de 18 km. Nous commençons, au pied de la maison, en cheminant sur l’estran (sable humide découvert par la marée) : la mer est loin, les parcs à huitres sont à découvert.

 

Nous testons la souplesse de la tourbe, qui par endroits, affleure sous nos pieds. Plus loin, ce sont des brises lames centenaires et l’épave d’un bateau de bois enfouie en partie dans le sable.

 
Nous quittons le plat pour monter vers le Mémorial britannique en cours de construction. De là-haut, nous dominons les marais de Selnel, au loin, le Cap Manvieux…

 
… et nous arrivons au village de Crépon dont la « grange à dîme » et l’église démontrent la richesse passée. L’église est impressionnante car la partie réservée au « petit » peuple est plus petite que celle réservée aux « grands » de l’époque.
 

L’autel bénéficie d’un puits de lumière et, à l’extérieur, le dessous des toits est orné de modillons taillés dans la pierre.

 

La splendeur des lieux continue à travers les « Fermes-Manoirs », bâties en pierre de Caen, toutes plus belles les unes que les autres.

 

Nous terminons par l’église d’Asnelles qui date du 12ème siècle.
Le mercredi, Cécile et Stéphane partent à 9 heures pour garer les véhicules à Port en Bessin. Céline, l’épouse de Stéphane, les ramène dans sa voiture pour que nous puissions partir tous à pied, à 10 heures pour une rando de 16 km. Nous sommes dix au départ ce matin car leur fils de 6 ans ½ nous accompagne. Il est aussi disert que son père et connait bien les falaises que nous longeons sur la plage jusqu’au port d’Arromanches, en direction du Cap Manvieux.

   
Dans le village, nous prenons le temps d’admirer les villas dont la pierre de Caen, très tendre, est cruellement marquée par les embruns et le vent. Nous grimpons ensuite pour suivre les falaises par le haut, le long des sentiers côtiers. Au loin, nous apercevons le Cap Manvieux car le temps est clair.

 
Nous marchons ainsi jusqu’à la batterie (allemande) de Longue, où nous apprécions le pique-nique apporté par Céline qui, après le café, rentrera en voiture avec son fils. Les falaises sont impressionnantes car rongées par les éléments, la roche est tombée par endroits, à d’autres, l’éboulement menace. La prudence est de mise.

 

Des parapentistes, venus de port en Bessin nous survolent, certains nous saluent… Arrivés au Mont Castel, des fouilles archéologiques en cours nous obligent à un détour car ce lieu est un oppidum celte.

    

Nous descendons enfin vers le port où l’on peut voir un bateau sur cale en cours de rénovation, puis le côté port de pêche. Avant de reprendre les véhicules, nous nous offrons un rafraichissement bien mérité dans un café du port, très animé mais dans le respect des gestes barrière !

 
Jeudi. Puisque nous avons deux véhicules, pourquoi rester autour d’Asnelles alors qu’on peut, comme hier, aller plus loin ? Nous partons donc en direction d’Omaha Beach et du cimetière américain de Colleville… Nous laissons les véhicules au bout de la plage de Saint-Laurent-sur-Mer, et nous dirigeons vers le monument particulier commémorant le débarquement d’Omaha Beach, avec des éléments en forme de sabres courbes symbolisant les obstacles disséminés sur les plages par les Allemands, pour gêner les alliés.

    

Autour du village, les pièces de « mécano » géant qui ont servi de pont pour le débarquement des chars longent notre chemin.

  
Nous redescendons vers la plage où trois cavalières entrainent leurs chevaux. Un agréable soleil remplace le brouillard et la pluie du départ et nous rejoignons le parking pour récupérer notre pique-nique. Ragaillardies, nous entamons la montée qui nous mènera, à travers bois et bocage, au Normandy American Cimetery and Memorial.

   
Lieu impressionnant de silence et d’harmonie, l’alignement des croix et des étoiles qui épousent l’arrondi du terrain dominant la mer, suscite notre admiration.

 
En quittant ce havre de paix, nous rejoignons le monument du site de Caumont qui rend hommage au Big Red One qui a payé un lourd tribut lors du débarquement… et plus bas, celui qui honore, par la croix de guerre…

   

… les trois vaillants soldats qui ont réduit au silence ce point stratégique des allemands.

Belle leçon d’histoire, mais il faut songer à rentrer pour terminer cette journée de 17 km. Le soir, un nouveau groupe, des jeunes gens en séminaire, partagent la soirée karaoké avec nous. Au choix des morceaux, on sent bien la « fracture » générationnelle… Mais nous sommes les meilleures !
Vendredi, valises bouclées et chargées dans le minibus, nous partons à Bayeux. Stéphane et Cécile se garent sur un parking proche du centre-ville. Sous la houlette de Stéphane, nous découvrons le long de la rivière Aure…

 

 
… de nombreux moulins comme celui du Coisel, un lavoir et de superbes vues de la vieille ville.
Au jardin botanique des arbres remarquables nous attendent, notamment un immense hêtre pourpre, un chêne rouvre et, cerise sur le gâteau, un hêtre pleureur de 140 ans, dont les branches noueuses font penser aux tortillards «Faux de Verzy ». Il déploie ses 1250 m2 de « voilure » impressionnant !
Il est classé remarquable depuis 1932. Vers midi, Stéphane nous offre un pot avant de nous quitter.

 

C’est son épouse qui achèvera, après le pique-nique, la visite de la ville, de la Cathédrale…

   

 

…et de la fameuse tapisserie de Bayeux, longue de 70 mètres. Nous sommes les premières et, audiophone en main, nous suivons le déroulement des batailles, dont celle d’Hastings en 1066, qui ont émaillé l’accession au trône d’Angleterre de Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie. La broderie, commandée par la Reine Mathilde, est remarquablement conservée !


Ravies de ces quelques jours, nous attendons le train qui nous emmènera directement à St-Lazare. A l’arrivée, chacune file vers son métro, car il est un peu tard, surtout pour les banlieusardes.
Christiane

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