Promenade sur la Petite Ceinture aménagée de la Place Balard à la Porte d’Orléans – Jeudi 16 octobre 2020.

Nous sommes 17 à notre rendez-vous Place Balard où un furtif rayon de soleil nous accueille et bien que le ciel soit couvert nous échappons à la pluie.
La Petite Ceinture est une voie ferroviaire de 36 km autour de Paris construite sous le Second Empire (1852-1869) pour relier les gares parisiennes. Cette ligne de chemin de fer a transporté des voyageurs jusqu’en 1934 et les marchandises jusqu’à la fin des années soixante-dix.
Nous avons limité notre promenade aux tronçons traversant les 15e et 14e arrondissements.
La balade débute à Balard en gravissant un escalier métallique qui part de la base de l’ancien pont de chemin de fer, à l’entrée de la rue Leblanc.

 
Nous suivons l’ancienne voie ferrée, soit sur un chemin stabilisé, soit sur un platelage qui la recouvre.

 
Depuis l’arrêt de la ligne, la végétation a envahi les talus, le ballast, les ponts et les murets formant différentes strates végétales où se nichent de nombreuses espèces animales.

 

Pour permettre l’accès de ce site au public, la Ville de Paris a réalisé un aménagement paysager qui préserve le patrimoine ferroviaire et met en valeur cette biodiversité singulière.
Afin de ne pas troubler le rythme biologique des animaux, aucun luminaire n’a été installé et le site est fermé la nuit. L’entretien s’adapte aux cycles biologiques notamment à la nidification des oiseaux.

 
De nombreux panneaux explicatifs sont installés informant sur les différents habitats naturels tels le boisement, la prairie, la friche, la lisière forestière et les espèces animales accueillies par ces milieux. Ce lieu unique, construit par endroit au-dessus de la Plaine de Vaugirard, offre des vues originales sur la ville dont on a parfois du mal à reconnaître les rues, comme la rue de Vaugirard ci-dessus.

 

Cette promenade est réversible en cas d’activité ferrée exceptionnelle. Les gares sont restaurées et aménagées pour accueillir du public, comme ici, la gare de Vaugirard-Ceinture.  Au niveau de la rue Olivier de Serres, nous quittons ce havre de paix pour retrouver momentanément les bruits de la ville en longeant le boulevard Lefebvre.

 
Nous atteignons le Parc Georges Brassens qui rend hommage au poète, auteur, compositeur, interprète qui a vécu l’essentiel de sa vie parisienne dans les 14e et 15e arrondissements. Le parc a ouvert en 1985 sur l’emplacement des anciens abattoirs de Vaugirard. Dans un premier temps, nous longeons la vigne de 1200m2 qui comporte 720 pieds, soit la deuxième en importance dans Paris.

   
Le vin produit sous l’appellation « Clos des Morillons » mis en bouteilles de 50cl est vendu aux enchères publiques à la mairie du 15ème. Le produit de la vente est versé à des œuvres sociales locales. En septembre 2019, 256 bouteilles ont ainsi été vendues au bénéfice de 4 associations caritatives du 15ème. (Prix moyen entre 25 et 55 euros par bouteille de 50cl).
Ensuite, nous contournons un terrain clos par un muret surmonté d’un grillage où est installé un rucher depuis 1986. Celui-ci est réparti sur 3 niveaux disposés en terrasses et accueille une quinzaine de ruches. Le rucher du parc a une vocation pédagogique et reçoit des élèves dans le cadre scolaire ; il ouvre ses portes une fois par an lors de la « Fête du miel » qui a lieu à l’automne.
Nous cheminons dans les allées pour descendre vers le beffroi de la criée des anciens abattoirs.

 
De la hauteur, nous découvrons le théâtre Sylvia Monfort (le Monfort Théâtre) qui jouxte le parc et propose un programme pluridisciplinaire contemporain (danse, théâtre et cirque).

 

Naturellement, nos pas nous mènent vers une pelouse où est installé un buste de Georges Brassens adossé à un buisson, réalisé par André Greck. Nous remarquons également une œuvre animalière : l’Âne, de François-Xavier Lalanne.

 
Plus loin, nous croisons « Le Porteur de viande » d’Albert Boquillon en référence aux abattoirs de Vaugirard.

 
Nous quittons le parc par les anciennes « halles aux chevaux » de style Baltard, où se tient toutes les fins de semaines un marché du livre ancien et d’occasion.

 
Dans la rue Fizeau, nous repérons une mosaïque représentant une tête de cheval (en souvenir des halles aux chevaux) puis nous rejoignons la Porte de Vanves et la rue Vercingétorix. De là, nous remarquons le style de l’ancienne gare d’ « Ouest-Ceinture », aujourd’hui désaffectée.
Son architecture, caractérisée par une façade en briques roses et des merlons blancs est typique des gares de la banlieue Ouest de Paris et de Normandie.

Pour rejoindre la rue Didot nous empruntons la promenade Jane et Paulette Nordal conçue sur le parcours de la petite ceinture ferroviaire. Sur cet espace de nombreuses plantations d’arbres, arbustes et vivaces abritent une faune variée (insectes, oiseaux et petits mammifères).

 
Nous accédons enfin à la Petite Ceinture du 14ème. Contrairement au parcours précédent, sur ce tronçon nous sommes en pleine nature. Pas d’aménagement ni de panneau explicatif. Nous plongeons vers la ligne en contrebas…

   
… Que nous suivons au milieu d’une végétation foisonnante!

   
Ce chemin de randonnée s’achève à la Porte d’Orléans derrière l’ancienne petite gare de Montrouge, réaménagée et rebaptisée « Le Poinçon » en référence à l’outil qui servait à perforer les tickets.

   

Ce lieu est désormais un café-restaurant, lieu d’animation, d’expositions, de rencontres et de concerts.


Nous nous séparons après une promenade dépaysante au sein d’une nature urbaine.
Texte : Joëlle et Elisabeth – Photos : Christiane

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