Nous étions 12 à la station de métro St-Marcel pour cette balade qui a démarré sous une copieuse giboulée ! Pourquoi promenade des records ? tout simplement parce que nous allons déambuler dans la rue la plus courte ou la plus étroite, ou voir l’immeuble le plus penché de Paris, etc… Ainsi nos premiers pas nous mènent vers l’impasse des Peintres, une des plus étroites de Paris, située entre les rues St Denis et de Turbigo.
Elle correspond au chemin de ronde de l’ancienne enceinte de Philippe Auguste et doit son nom au Maître-peintre Guyon-Ledoux qui construisit sa maison sur les ruines de l’ancienne muraille en 1537.
Nous continuons sur le chemin de ronde – la rue Tiquetonne – où Alexandre Dumas « logea » son héros, D’Artagnan. Il pleut toujours et nous passons trop vite devant l’enseigne de l’Arbre à Liège, visible sur une maison du 17è siècle.
Nous rejoignons la rue Montorgueil où nous nous réfugions sous l’auvent du bar-restaurant La Grille Montorgueil. Cette halte nous permet d’admirer le plus beau zinc de Paris, âgé de plus d’un siècle (1904), le bar forme des ondulations arrondies de place en place comme pour accueillir le « bedon » de chacun des individus venus déguster des verres de vin !
Dans cette rue très commerçante, nous apprécions le retour du soleil qui nous permet de lever la tête vers des enseignes originales, si non les plus vieilles.
La plus vieille pâtisserie de Paris, Stohrer, fondée en 1730 par le pâtissier de la Reine, le Palais du fruit et le restaurant Au Rocher de Cancale (où l’on dégustait les meilleures huitres) nous amènent dans la rue des Petits Carreaux, devant la façade de style colonial du Planteur Rodel…
Les chocolats de La Mère de Famille attirent les plus gourmandes !
Nous entrons dans le Sentier, lequel pourrait tirer son nom des chantiers et amas de gravats sur lesquels il a été construit et qui lui donnent un relief surprenant. Après la rue des petits Carreaux, le ciel bleu met en valeur l’immeuble le plus végétalisé.
Rue du Nil, Place du Caire, nous voici en Egypte et, avant de pénétrer dans le passage du Caire, nous découvrons les têtes de la Déesse Athor, dont l’architecte Prétrel a orné une façade. En sortant du passage, la rue Ste Foy nous conduit vers la rue André Chénier. C’est dans cette rue que l’on trouve la maison du poète, un immeuble très étroit, et la porte la plus bancale due à l’instabilité du sous-sol.
Plus loin, la rue de Cléry nous permet d’atteindre la rue des Degrés, la plus courte de Paris -5m- et la plus inhabitée : c’est un escalier qui rejoignait un ancien chemin de ronde… Une 2ème giboulée nous guette, nous décidons de visiter l’église Notre Dame de Bonne Nouvelle, située rue de la Lune.
Un prêtre de la paroisse nous accueille et nous explique que c’est la seule église où les baptêmes se font par immersion et nous invite à apprécier la disposition des chaises entourant l’autel.
Le quartier, comme l’église dont Anne d’Autriche avait posé la première pierre en avril 1628, doit son nom à une bonne nouvelle : l’annonce publique de la disparition de la « Cour des Miracles » en 1667. Située à l’époque près de l’actuelle Place du Caire, elle accueillait au Moyen Age truands et mendiants. Le soir, les faux aveugles retrouvaient, par miracle, la vue et les culs-de-jatte leurs jambes pour échapper aux soldats du guet !
Lorsque nous sortons de l’église la pluie a cessé et nous pouvons rejoindre le boulevard Bonne Nouvelle. Le dernier record est situé au n° 17 où l’immeuble est sans aucun doute le plus penché de la capitale et l’on voit bien ses balcons décalés par rapport aux immeubles voisins.
Tous ces tours et détours nous ont fait marcher près de 6 km et nous nous dispersons pour retrouver les transports en commun avant l’heure de pointe !
Texte : Christiane
Photos : Jeannette, Ninou et Christiane