PROMENADE DANS LE PARIS MODERNE SUR LES BORDS DE SEINE – Mardi 31 mai 2022

Nous sommes 10 amicafiennes parties à la  découverte de l ‘architecture moderne du 13e arrondissement. Il fait beau et nous sortons de la station de métro Bibliothèque François Mitterrand r traversons la rue du Chevaleret et empruntons  l’escalier qui nous mène à la Promenade Claude Lévi-Strauss (1908-2009) ethnologue, philosophe et membre de l’Académie française. Cette allée arborée et fleurie est équipée de bancs pour les promeneurs.

De grandes tiges fleuries attirent notre attention et après questionnement auprès d’un jardinier en activité, nous apprenons qu’il s’agit d’acanthes : très jolies fleurs mais dangereuses car elles possèdent des piquants cachés sous leurs pétales.

Nous continuons notre chemin et observons les magasins et immeubles d’habitations très modernes, tous d’architecture différente.

Parmi ces constructions, un immeuble de granit noir brillant attire notre regard.  Installé entre deux restaurants, sa forme et sa couleur le distinguent des autres bâtiments.

Nous redescendons quelques marches et découvrons l’imposante structure de   la « Halle Freyssinet » . En 1829, elle abritait les anciennes messageries d’Austerlitz exploitées depuis 1971 par la SERNAM jusqu’en 2006. Après différentes tractations, l’avenir du bâtiment s’est joué en 2011 car la Sncf avait déposé un permis de démolir. En 2012, sous la pression de nombreuses associations, la Halle Freyssinet a été inscrite au titre des monuments historiques.

Nous y entrons par le passage Anatole qui sépare la Station F, espace de 34 000 m2 en trois zones :

– la zone « Chill » : pour se détendre et se restaurer dans un décor coloré et végétalisé d’anciens wagons SNCF,

– la zone « Create »: pour travailler. C’est un gigantesque incubateur de start-up : jeunes pousses d’aujourd’hui créant le monde de demain,

– la zone « Share » pour échanger.

Nous ressortons de la Station et remontons la rue Alphonse Boudard et tournons à droite dans l’Avenue de France.

Nous longeons la bibliothèque François Mitterrand : ces quatre tours en forme de livre ouvert qui abritent sept étages de bureaux protégés par des volets de bois mobiles et onze étages de magasins. Cette avenue est divisée par un terre-plein central nommé « Jules Issac » (1877-1963) historien et plantée de ginkgos bilobas. Comme l’Avenue de France, ce terre-plein donne accès au Multiplex MK 2 Bibliothèque qui comporte 20 salles de cinéma et 3 500 fauteuils. Il a été conçu par les architectes : Jean Michel Wilmotte, Véronique Kirchner et Serge Barbet et a été inauguré en 2003.

Devant nous, à l’horizon, se dressent les deux tours Duo : deux gratte-ciels en construction situés sur la promenade Germaine Sablon à la pointe de l’Avenue de France. Solitaires et déhanchées, ces tours respectivement de 180 m et 125 m de hauteur comprendront 10 0000m2 de bureaux, un auditorium, des restaurants ainsi qu’un hôtel 4 étoiles et un restaurant-bar panoramique lorsque les travaux d’ aménagement  seront terminés. Jean Nouvel en est l’architecte et Didier Brault, le concepteur.

A la hauteur des numéros 127-129 de l’avenue, nous retrouvons l’entrée de l’immeuble de granit noir et sa jolie grille d’entrée sculptée. Par chance, une habitante entre dans l’immeuble et nous profitons de son passage pour pénétrer discrètement dans la cour agrémentée d’un jardin paysager. Le calme et la végétation de cet endroit nous projettent ailleurs quelques instants.

Nous quittons l’avenue pour tourner à gauche dans la rue Thomas Mann.

Nous longeons les jardins « Abbé Pierre – Grands Moulins » dont les massifs de millepertuis débordent sur les trottoirs. Sur une grille du jardin avec la plaque « La rue en Faces », sont exposés huit portraits en bas-reliefs de personnalités des rues du quartier des Grands Moulins : Kees Van Dongen, Olivier Messiaen, Pablo Casals, Marguerite Duras, Simone de Beauvoir, René Goscinny, Françoise Dolto, Louise Bourgeois, réalisés par l’artiste Claus Velte, sculpteur attitré du musée Grévin.

Nous arrivons devant le Campus des Grands Moulins de Paris. Fondés en 1916, les bâtiments sont réhabilités et reprennent vie au travers des activités de l’université et quatre nouveaux bâtiments seront construits. La première pierre sera posée le 30 septembre 2004 par François Fillon alors, ministre de l’Éducation nationale et Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement. Cet ensemble regroupe à la fois des équipes des laboratoires et des instituts de recherche issus des divers milieux scientifiques.

Nous tournons à gauche, quai Panhard-Levassor, le long de la Seine puis, la rue Primo Livi qui nous amène au 19 rue des Frigos. Site désaffecté en 1971, à la suite du déménagement des Halles de Paris vers Rungis, il devient une friche industrielle. Dans les années 1980, le bâtiment est squatté par des artistes et artisans, attirés par les volumes et la qualité de son isolation thermique et phonique. La mairie de Paris se porte acquéreur en 2003. Les étages sont transformés en ateliers d’artistes et studios de musique.

Depuis ce lieu est resté une référence parmi les nouveaux territoires de l’art contemporain, plus de 100 locataires travaillent sur ce site qui comprend 90 ateliers.

Nous revenons sur nos pas, reprenons le quai Panhard-Levassor, traversons le pont de Tolbiac et nous retrouvons les quatre tours de la BNF, plus impressionnantes observées du bas des marches.

En arrivant au 13 Quai d’Austerlitz, un immeuble rutilant nous interpelle : Il s’agit du siège de l’USTS : société par actions de transformation digitale, et dont les balcons  en verre transparent avec effet miroir de couleur jaune canari brillent sous le soleil.

Nous allongeons le pas pour monter quelques marches dans la rue Augusta Holmes et découvrir l’œuvre du plasticien franco-chinois Chen Zen nommée la « Danse de la Fontaine émergente ». Il s’agit d’une fontaine prenant la forme stylisée d’un dragon dont le corps semble émerger à plusieurs reprises du sol. Le corps du dragon est transparent et l’eau circule sous forte pression à l’intérieur. Cette fontaine n’est que la continuité d’une ancienne usine de captage reconstruite en sous-sol.

En retournant dans l’Avenue de France devenue Pierre Mendes-France, nous découvrons le nouveau siège du journal « le Monde », l’immeuble pont appelé ainsi par ses concepteurs du cabinet d’architectes Snøhetta. Extérieurement, les façades sont revêtues de 20 000 éléments de verre soit transparents, translucides ou opaques. De plus près, les façades rappellent les titres et le contenu d’un journal.

De l’autre côté de l’avenue Pierre Mendes-France, nous apercevons les « Docks, cité de la mode et du design », structure de forme serpentaire en béton recouvert d’une peau vitrée de couleur verte. Situé en bord de Seine, ce lieu est à la fois laboratoire international de création, lieu de sensibilisation du public et lieu festif.

Certaines amicafiennes ont écourté la promenade, les autres se retrouvent dans une brasserie autour d’une boisson. Arrondissement connu de certaines puisqu’elles y habitent, ces amicafiennes ont, toutefois, découvert des endroits qu’elles ne connaissaient pas.

Texte : Denise Meunier  –  Photos : Jeannette BELLUC

 

 

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