Visite de l’église Saint Germain des Prés – vendredi 7 octobre 2022

Nous étions 22 amicafiens pour profiter de cette visite de l’église Saint Germain accompagnés par notre conférencier Vincent Delaveau.

Saint Germain des Prés, fondée en 543 est l’un des édifices gothiques qui contribua à la diffusion de ce nouveau style. Premier monastère créé sous le règne de Childebert 1er , fils de Clovis par l’évêque de Paris, Germain dit d’Autun pour y recevoir les reliques de Saint Vincent de Saragosse et la croix du Christ.

Le 13 décembre 558, l’église St Vincent est achevée et consacrée par Germain, le jour même où le roi Childebert mourrait.

Du fait de son ancienneté, l’église a connu une histoire mouvementée.

En 886, les vikings qui remontaient la Seine, dévastent et brûlent l’édifice qui ne sera reconstruit qu’en l’an 1000 par l’abbé Morard.

     

Cette basilique possède des colonnes de marbre, un plafond lambrissé et des fenêtres vitrées.

Les quatre premiers niveaux du clocher occidental, la nef et le transept de l’église remontent à cette époque. Le chœur actuel est construit au milieu du XIIe siècle dans le style gothique primitif et consacré par le Pape Alexandre III. Les bâtiments conventuels sont reconstruits successivement au cours du XIIIe siècle. L’instauration de la réforme mauriste en 1630 en fait un centre de l’érudition d’un grand rayonnement, mais la révolution impose la suppression de la totalité des abbayes et pour St Germain des Près, la fin surviendra le 13 février 1792. Elle devient une manufacture de salpêtre et le culte n’y est rétabli qu’en 1803.

Le déambulatoire du chœur gothique construit vers 1145 est entièrement enveloppé par une série de profondes chapelles et les arcs boutants sont parmi les plus anciens subsistants actuellement.

Parmi les chapiteaux romans restaurés au XIXe siècle, il n’en reste que 22 authentiques, les voûtes d’ogives, les chapiteaux hauts du vaisseau central, le portail Sainte Marguerite sont l’œuvre de Christophe Garnard entre 1644 et 1646.

La statue de Sainte Marguerite que l’on peut admirer à l’intérieur de l’église était invoquée pour une délivrance, en particulier par les femmes enceintes. La légende raconte qu’elle était sortie du ventre du dragon qui l’avait engloutie.

L’église est restaurée au XIXe siècle par Baltard, les décors sont confiés au peintre Hyppolyte Flandrin dont nous admirons le buste que ses élèves et admirateurs lui ont dédié. Ce trésor pictural a fait l’objet d’un chantier de restauration entre 2016 et 2020.

A la sortie, nos pas nous ont conduits square Laurent Prache pour observer une sculpture intitulée « La Poésie » que Pablo Picasso sculpte, en 1947, buste de Dora Maar, sa compagne et muse de l’époque et le dédie à son ami Guillaume Apollinaire.

Le 31 mars 1999, la sculpture est détachée de son socle et « emportée », la ville de Paris qui la pense perdue se résigne à commander une copie. A Osny (Val d’Oise) des promeneurs découvrent dans un fossé entourant le château de Grouchy, une sculpture abimée et couverte de mousse végétale.

Le buste nettoyé est exposé à l’Hôtel de Ville, un amateur d’art la reconnait en passant à la mairie.  La ville de Paris est informée et le buste retrouve sa place en décembre 2001.

Pour terminer la visite, nous passons dans le square qui longe l’église, orné d’une statue en hommage à Bernard Palissy, ombragé par un drôle de citronnier aux fruits tout ronds, un bergamotier et s’achève sur une superbe mosaïque de faïence de Sèvres.

   

Texte : Nadine Leblay-Frelat – Photos : Christiane Bruneau

 

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