PROMENADE « LE PARIS INSULAIRE : L’Ile Saint Louis, Ile de la Cité » – Jeudi 17 novembre 2022

Le temps est incertain mais nous nous retrouvons à 15 à la station Sully Morland pour voyager dans le Paris insulaire du Pont de Sully au Pont Neuf en traversant l’Île Saint Louis et L’Île de la Cité.

Nous nous dirigeons d’abord vers l’Île Saint Louis formée par les anciennes îles Notre-Dame et île aux Vaches pour emprunter le quai d’Anjou bordé par de nombreux hôtels particuliers datant du XVII siècle. Conseillers du roi, magistrats, financiers souhaitaient disposer d’hôtels particuliers sur les bords de la Seine souvent construits par l’architecte Louis Le Vau. Plusieurs parties de leur architecture ou de leur bâti sont classés aux monuments historiques : cours, mascarons, rampes d’escalier avec balustres, mansardes, tourelles, ferronneries.

Devant l’Hôtel Lambert reconnaissable à sa rotonde, nous devinons le jardin derrière les hauts murs. Il ne se visite pas mais sa façade laisse imaginer la galerie d’Hercule, première œuvre monumentale de Charles Le Brun.

Face à l’hôtel, sur le parapet du quai, une ligne trace la hauteur de la crue de 1910.

   

Plus loin, nous nous arrêtons quelques minutes devant l’Hôtel de Lauzun, un des joyaux de l’île que nous avons visité sous la conduite d’Odile Déchelotte en avril 2008, où certaines d’entre nous ont pu découvrir les magnifiques boiseries et plafonds peints. Aujourd’hui, nous nous contentons d’admirer la façade et les ferronneries du large balcon et les gouttières dorées en forme de dauphins datant de 1910.

Nous poursuivons quai Bourbon toujours à l’affut de quelques curiosités au cas où s’entrouvrirait un portail….

Nous remarquons à l’angle du quai de Bourbon et de la rue Le Regrattier, l’ancien nom « rue de la femme sans teste », encore gravé dans la pierre. Une niche contient une statue sans tête qui peut faire penser qu’elle est à l’origine de ce nom et pourtant, aucun rapport, cette statue est en fait celle de Saint Nicolas et le nom vient d’une enseigne présente dans cette rue au VIIe siècle.

Nous flânons également en regardant les bateaux-mouches qui naviguent sur la Seine. Une autre façon de découvrir Paris.

Nous croisons à deux reprises trois policiers à cheval qui patrouillent dans l’île. Ils interpellent des jeunes pour leur interdire de faire du skate dans ces rues.

Au bout du quai, la petite place Louis Aragon face à la Seine et à l’île de la Cité nous donne envie de nous asseoir sur un banc pour contempler la vue sur Paris mais nous contournons la pointe de l’île pour redescendre celle-ci par la rue Saint Louis en l’Île. C’est la rue principale de l’île, bordée de commerces, galeries, glacier, librairie et chacun prend son temps devant les enseignes et les vitrines. Toutefois une glycine qui orne un mur nous permet de nous regrouper un instant pour prendre la pose.

Cette rue recèle peu de beaux édifices et nous apprécions l’Hôtel Chenizot avec sa remarquable façade rocaille, le portail surmonté d’un tympan sculpté en haut duquel trône une tête de faune et un balcon en fer forgé porté par des chimères.

 

Quelques personnes s’engagent sous un porche et découvrent au bout d’une cour pavée, l’hôtel du Jeu de Paume qui doit son nom au site historique qui l’abrite : le dernier jeu de paume royal de la capitale. Cette intrusion furtive permet d’apercevoir des pierres apparentes et des poutres tricentenaires.

Nous dépassons le célèbre glacier Bertillon, mais il n’est pas prévu de déguster glaces ou sorbets, puis la libraire Ulysse bien connue des routards.

L’église Saint Louis en l’Île reconnaissable par son horloge de fer et sa flèche ajourée est peu visible à cause des travaux de rénovation

L’Île Saint Louis a abrité de nombreuses personnalités : politiciens, écrivains et artistes.

Quai de Béthune, à des époques différentes, nous aurions pu croiser Charles Baudelaire, Marie Curie, René Cassin ou Georges Pompidou.

L’Hôtel Potard décoré de mascarons, guirlandes et instruments de musique sculptés sur la façade attire notre attention. Six consoles de pierre à rouleaux décorés soutiennent le balcon du premier étage. La Porte est surmontée d’un masque féminin encadré de feuillage.

Pour accéder au quai d’Orléans, nous traversons le pont de la Tournelle et saluons de loin Sainte Geneviève.

Sur la rive opposée, nous apercevons La Tour d’Argent, restaurant réputé pour son canard au sang et pour sa vue panoramique sur Notre-Dame, actuellement fermé pour une rénovation historique de neuf mois.

Nous passons devant l’Hôtel d’Arvers, maison natale du poète dramaturge Félix Arvers et découvrons une plaque en bronze apposée à sa mémoire à l’angle de la rue Budé. Sur le balcon contigu, trois citronniers en pot ornent une fenêtre de leurs feuillages et citrons.

A l’extrémité du quai d’Orléans, nous empruntons le Pont Saint Louis pour rejoindre l’île de la Cité par le quai aux Fleurs.

Quelques plaques évoquent les lieux où ont habité le philosophe Vladimir Jankélévitch, un Président de la République René Coty, un poète, une avocate et même des amants célèbres, Héloïse et Abélard.

Encore un bel immeuble avec triple loggia en bow-window et nous franchissons le carrefour du Pont d’Arcole.

Quai de la Corse, nous longeons l’Hôtel-Dieu, le plus ancien hôpital de la capitale, plus loin place Louis Lépine se tient le « marché aux fleurs Reine Elisabeth II » depuis 1808 qui se transforme en marché aux oiseaux, le dimanche.

Trois personnes nous ont déjà quittés et la promenade s’interrompt au Pont au Change car « les gosiers sont secs ». Le square du Vert Galant n’offrant pas les conditions nécessaires à la réhydratation et nous choisissons de nous installer dans un beau café.

Texte & photos : Joëlle Egret

 

 

 

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