Randonnée en Sologne – Du 8 au 12 septembre 2024

Nous nous retrouvons 14 randonneurs sur le quai de la gare d’Austerlitz ce dimanche 8 septembre. Notre
destination : Nouan-le-Fuzelier situé à une cinquantaine de kilomètres au sud d’Orléans dans le Loir-et-Cher.
Arrivés en fin de matinée, nous découvrons le village de vacances « La Ferme de Courcimont » et sa superbe longère en briques rouges et colombages.


Après le déjeuner, notre jeune accompagnateur, Terence, nous mène au bel étang des Levrys.


Equipé d’un système de vidange : la bonde, l’étang est vidé à l’automne dans le Néant (petite rivière) pour recueillir le poisson et nettoyer les fonds.

Arrêt de quelques instants à l’observatoire des oiseaux qui donne sur le lac, mais ce n’est pas la bonne heure, peu d’animation…

Au retour, nous traversons le très beau parc de Nouan-le-Fuzelier orné de reproductions de statues d’inspiration mythologique, Atalante, sanglier, Diane chasseresse…


Vers 19h, nous avons droit à l’inévitable pot d’accueil.
Le lendemain matin, c’est au tour d’Etienne de nous accompagner sur la « sente bleue », le long des berges du canal de la Sauldre…

 
Au passage, en traversant Nouan-le-Fuzelier, nous apercevons le café « Le Raboliot » du nom du bûcheron braconnier, héros du roman de l’écrivain tant inspiré par la Sologne, Maurice Genevoix.


Dans les années 1848-1849, avec la fermeture des Ateliers nationaux un grand nombre de chômeurs sont incités à aller en province pour travailler sur le chantier du canal. Celui-ci devait permettre d’amener de la marne, mélange de calcaire, de sable et d’argile pour amender le sol acide infertile de la région.


Il était également utilisé pour l’irrigation des prairies et le drainage de la Sologne, par endroits très humide. Long de 43 kilomètres, il joint Blancafort dans le Cher à Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher, et présente la particularité de n’être relié à aucune voie navigable.

Quelques années après son achèvement, le canal amorce son déclin dû à la concurrence du chemin de fer.
Aujourd’hui, le canal reste jalonné de maisons éclusières toutes bâties à l’identique, en briques rouges. Il est l’heure de déjeuner. Nous posons nos sacs au pied de la maison de l’écluse dite du « Cul d’Enfer » désormais à ciel ouvert.


Christiane ne peut s’empêcher d’explorer les lieux et d’entrer dans ce qui était la pièce principale avec sa cheminée et, à l’arrière, une petite cuisine ainsi qu’un escalier conduisant à l’étage menant à une chambre.


Sur la façade est toujours apposée une plaque en fonte portant le nom de l’écluse, son numéro, la distance vers l’aval et vers l’amont.


Le ciel devient menaçant et le vent fraîchit. Nous ne nous attardons pas et reprenons notre chemin qui croise une « traverse » de sanglier.


Dans la soirée, après avoir dégusté la fameuse tarte des demoiselles Tatin, originaires de Lamotte-Beuvron, nous assistons à un spectacle distrayant, joué par Magalie et Terence.

Mardi matin, nous partons pour une randonnée en boucle à partir de Villeny, joli village aux maisons typiques à pans de bois et de briques et couverts de tuiles de terre cuite donnant au bourg des camaïeux de rouge et d’orange, ponctués de noir et soulignés par les joints de chaux blanche.

   

Etienne commente les briques à estampilles exposées sous la belle halle qui permettent d’imaginer le nombre de tuileries-briqueteries en activité au 19e siècle. Le village a aussi son musée consacré au roi de la forêt, le cerf, dans toute sa majesté.

Plus tranquille que la chasse, la fête des châtaignes a lieu tous les ans au mois d’octobre. L’église de Saint-Martin de Villeny est un édifice représentatif de la Sologne doté d’un petit clocher de charpente.


Nous traversons le joli jardin de la vicairerie attenant à l’Église où poussent toutes sortes de plantes.

Dans le bois voisin, nous échappons au gouffre, réputé dangereux. mais prenons le temps d’apprécier le cadre de verdure et au loin, la superbe propriété de « Mon Collier ».

Mercredi, la pluie nous accompagne jusqu’à Neung-sur-Beuvron.

Nous nous arrachons à la douce quiétude du car pour traverser le bourg et passer devant l’Église où, nous dit Etienne, se trouvent des bancs réservés aux marguilliers en charge du registre des personnes recevant les aumônes.

Plus loin, sur le mur de l’église de La Ferté-Avrain, nous découvrons une plaque célébrant le passage de Jeanne d’Arc.

La pluie cesse au moment du pique nique et nous en profitons…

Après le pique-nique, nous rejoignons La Ferté-Beauharnais. Nous passons devant le château, berceau de la famille d’Alexandre de Beauharnais premier époux de Joséphine Tascher de la Pagerie.


La Ferté-Beauharnais est située sur la route de Lamotte Beuvron et fut pendant plus de 2000 ans l’unique artère pour se rendre de Paris à Toulouse.


Sur quelques mètres, nous marchons sur les pavés de cette voie qui a vu passer les légionnaires romains de Jules César qui évoque l’Oppidum Biturigum (ci-dessus) dans sa « Guerre des Gaules » ; les guerriers de Vercingétorix, les pèlerins, les compagnons…
Des auberges furent construites ensuite pour loger les voyageurs, comme cette « Auberge des trois canards», en piteux état mais désormais classée…

D’énormes et nombreuses foires se créèrent pour favoriser les échanges, dont certaines durent encore, telle la Foire de la Saint Barnabé chaque 11 juin.

A l’origine, domaine des moutons, la forêt de pins sylvestres, chênes et autres essences est magnifique, égayée par le bleu mauve des callunes (de la famille des bruyères).

Jeudi, nous prenons la direction d’Yvoy-le-Marron, anciennement nommée Yvoy-le-Galeux, probablement en raison d’une fontaine « guérisseuse » connue depuis le VIe siècle. Ce nom peu flatteur a été remplacé à la demande des habitants, par décret du 14 juin 1841 du roi Louis- Philippe.

Nous parcourons les terres des chasseurs, en sous-bois, jusqu’à l’heure du déjeuner…

Le cadre est magnifique, Etienne nous propose de nous installer à côté de l’église où un muret propice nous servira de banc et de table pour déjeuner.
Surprise ! Nos organisatrices ont prévu l’apéritif ! Il coïncide avec l’anniversaire de l’une d’elles. Ajoutez un rayon de soleil et vous avez un groupe joyeux…

  

Avant de reprendre le bus, nous allons jusqu’à la fameuse « fontaine du lépreux ».
Cette source, dont l’eau riche en silice, porte le nom de Saint Caprais, présenté comme saint guérisseur de la gale. C’est pourquoi les habitants d’Yvoy-le-Marron sont appelés Capraisiens…

Il est déjà 16 heures. Le temps de prendre notre valise heureusement prête, nous nous dirigeons vers la gare pour prendre notre train qui va nous ramener vers la capitale.
Nous nous séparons à la gare d’Austerlitz, contents d’avoir cumulé près de 80 km au cours de ce séjour passé dans un cadre de verdure loin du tumulte de la foule.

Texte : Geneviève et Christiane – Photos : Christiane et Claude