Par un après-midi hivernal, trente-deux personnes ont fait la visite de ce musée de la Mode à des créneaux horaires différents mais selon leur rythme, les uns et les autres ont tout de même pu se croiser.
« Les couturiers incarnent un des derniers refuges du merveilleux. Ils sont en quelque sorte des maitres à rêver… » Couturier, Parfumeur c’est ainsi que se définissait Christian Dior.
La galerie Dior, temple du luxe parisien, c’est 2 000 m2 découpés en 13 salles, un escalier spectaculaire en colimaçon présentant 452 robes et 1 422 accessoires miniaturisés dans une sorte d’arc en ciel des créations emblématiques de la marque.
Belle manière de rendre hommage à cette incontournable référence de la Haute Couture Française au cœur de l’adresse historique du 30 de l’avenue Montaigne à Paris (8e) où Christian Dior avait décidé d’établir son atelier en 1946.
Il est né le 21 janvier 1905 à Granville dans la Manche (sa maison natale devenue musée se visite) dans une famille aisée. Il se destine d’abord à une carrière politique. Enfant, il est passionné par les fleurs et passe des heures dans la roseraie familiale et collectionne des herbiers.
Pourtant, c’est comme directeur d’une galerie de tableaux d’art contemporain qu’il fait ses premières armes dans le Paris des années 1930. Après le krach boursier de Wall Street, Christian Dior est obligé de fermer sa galerie. Il illustre les pages du « Figaro illustré » et vend ses dessins de robes et de chapeaux à des modistes tels que Rose Valois, Nina Ricci, Elsa Schiaparelli, Molyneux ou Balenciaga avant d’intégrer l’équipe du couturier Robert Piquet en 1938 en qualité de modiste. En 1941, il entre chez Lucien Lelong et il y partage quelques années de responsabilités artistiques avec Pierre Balmain.
A l’exemple de Balmain, il crée sa maison après la libération. Financée par Marcel Boussac « le roi du coton », elle ouvre en 1947 avec Pierre Cardin comme premier tailleur.
Il présente sa première collection, le 12 février 1947, dans les salons de l’avenue Montaigne. Cette collection créée pour le printemps-été 1947 inverse les tendances, la ligne Corolle : ce sont les épaules petites et rondes, la poitrine haute et affirmée, la taille fine soulignée par des hanches marquées et les jambes couvertes à 40 cm au-dessus du sol, l’ensemble complété par des chapeaux à larges bords. Le style New-Look est né, il sera remplacé par la ligne H qui décintre la taille en 1954.
Cette silhouette révolutionnaire « New-Look » s’accompagne du parfum Miss Dior, premier parfum créé par le couturier en hommage à sa sœur Catherine. Dior a insisté pour qu’on vaporise des litres de Miss Dior lors du défilé. Indémodable, il sera la première des fragrances d’une maison visionnaire qui a inventé le concept de la beauté globale en créant par la suite le mystique Rouge Dior suivi d’une ligne complète de maquillage.
Christian Dior invente des lignes nouvelles les modifiant en créant à chaque fois une nouvelle silhouette à chaque nouvelle collection.
En 1948, il s’envole pour les Etats Unis où il impose sa marque comme un label international. Il est l’un des premiers grands couturiers à créer des franchises et licences et sera aussi le premier à faire la une du Time Magazine en 1957.
En 11 ans, il est présent dans 15 pays et emploie plus de 2000 personnes.
Chaque nouvelle ligne et chaque nouvelle présentation constituent un évènement très attendu dans le monde de la mode.
Christian Dior s’éteint le 24 octobre 1957 à l’âge de 52 ans en Italie après avoir présenté sa dernière collection intitulée « fuseau » conçue avec son jeune assistant Yves Saint Laurent.
Christian Dior, c’est l’histoire d’une passion, d’un savoir-faire que nous avons pu admirer lors de cette visite en nous émerveillant devant les modèles, les croquis originaux, les documents d’archives, les accessoires……
Une visite de rêve !!! Et un très bel hommage aux six directeurs artistiques qui lui ont succédé et qui ont perpétué son nom.
Texte : Nadine LEBLAY-FRELAT – Photos : Nadine, Christiane BRUNEAU, Jacqueline COSSON & Nicolle GARLAN
