Visite de l’hôtel des ventes Drouot – mercredi 15 novembre 2023

Afin d’entrer dans l’hôtel des ventes Drouot, les 19 personnes du second groupe attendent la conférencière Anna K qui termine la visite avec le premier groupe de 20 participants.

Nous nous regroupons dans un endroit tranquille de l’hôtel où notre conférencière commente son histoire. A cet instant, le groupe précédent débouche du sous-sol : saluts, embrassades rapides…

L’hôtel Drouot est la plus ancienne salle des ventes. Réalisé par les architectes Lejeune et Levasseur, il est inauguré en 1852. En 1869, l’ingénieur Edoux y installe l’un des premiers monte-charges hydrauliques de Paris. A la fin du siècle, ce lieu est également équipé de l’éclairage au gaz. Mais victime de son succès, la maison Drouot décide de s’agrandir dans les années 70.

Un concours d’architecture est lancé et le projet des architectes Jean-Jacques Fernier et André Biro est retenu. Certains châssis de fenêtres en métal provenant de l’ancien bâtiment sont réutilisés sur la façade Rossini. Il est inauguré le 8 mai 1980 en présence de Jacques Chirac, alors maire de Paris.

Situé au 9 rue Drouot, c’est le plus grand hôtel des ventes du monde : un million d’objets par an sont proposés par plus de 60 maisons de vente et vendus dans 15 salles différentes.

 

Chaque vente est précédée d’une exposition publique qui permet d’examiner l’état des biens proposés. Elle a lieu la veille ou l’avant-veille de la vente. Les ventes se déroulent tous les jours de 14h à 18h.

L’actualité est relayée chaque semaine dans la « Gazette Drouot », l’hebdomadaire de référence du marché de l’art et du patrimoine.

La conférencière connaissant l’attrait des femmes pour les bijoux, nous entraine au premier étage dans une salle d’exposition où sont présentés de nombreux objets et de la joaillerie.

Après avoir déambulé entre les vitrines, nous reprenons la visite et la conférencière nous précise que sont vendues dans cet hôtel des œuvres d’art issues de vingt et une grandes spécialités allant de l’Antiquité au Street Art : « Drouot est un musée éphémère » nous dit-elle.

3000 à 5000 personnes par jour sont accueillies dans cet hôtel des ventes. Ce sont à 75% de professionnels : antiquaires, brocanteurs, galéristes, personnels de musées et 25% de particuliers et collectionneurs.

Les objets à vendre sont estimés par un Commissaire-Priseur. Situé en face de l’hôtel des ventes, le pôle estimation offre des « prisées » c’est à dire des estimations. Les estimations verbales sont gratuites et sans engagement alors que les estimations écrites sont chiffrées.

Deux estimations sont faites : une basse et une haute. Un prix de réserve peut être fixé et ne peut excéder l’estimation basse. Après la « prisée », l’objet est mis aux enchères c’est à dire au plus offrant. A la dernière offre, le commissaire-priseur frappe avec son marteau en déclarant « adjugé » et le transfert de propriété a lieu.

La conférencière nous explique que pour participer à un achat d’ une vente aux enchères, quatre possibilités s’offrent :

– être présent à la vente et faire un geste de la main à l’attention du commissaire-priseur pour enréchir,

– en cas d’absence, laisser un ordre d’achat au commissaire-priseur ou au clerc,

– porter les enchères par téléphone,

– enchérir en ligne sur le site Drouot.com.

Puis, nous accédons aux salles de vente au sous-sol.

Les salles sont toutes ouvertes et près de chaque entrée figure un écran avec les renseignements suivants : le numéro de la salle, les noms des commissaires-priseurs, la photo de l’objet et sa description, le montant des deux estimations basse et haute ainsi que le prix adjugé.

Et très rapidement l’objet suivant apparait !

Notre conférencière nous suggère d’observer la vente qui se déroule dans une salle et de revenir vers elle pour nos éventuelles questions.

Dans la salle de vente, le commissaire-priseur est placé derrière une tribune avec un clerc et une secrétaire. Le public est assis face à eux et les objets sont présentés un par un. Un « crieur » circule, annonce les enchères et remet un bulletin à l’acheteur

Les frais réglés aux commissaires-priseurs par l’acheteur s’élèvent à environ 28%.

Après paiement, les acheteurs prennent possession de leurs achats en présentant leurs bulletins. Les lots achetés à l’hôtel peuvent être enlevés gratuitement jusqu’à 10 h le lendemain, au-delà le stockage devient payant.

Pour terminer la conférencière nous indique la salle de vente dite à  « l’ancienne » dans laquelle il n’est pas nécessaire de s’inscrire préalablement et où il n’y a pas de liste, pas d’enchère par téléphone, les acheteurs sont nécessairement présents. Impossible d’y pénétrer tant cette salle attire le public en raison des pièces présentées « du tout-venant » précise-t-elle.

En conclusion, l’hôtel des ventes est une «ruche bourdonnante » d’activités où circulent sans interruption les clients qui vont d’une salle à l’autre.

Texte : Denise Meunier – photos : Jocelyne Poulizac & Christiane Bruneau