EXCURSION A LILLE – du 23 au 25 avril 2024

Rendez-vous matinal à la Gare du Nord pour embarquer dans le TGV de 8h18 qui relie Paris à Lille, la capitale des Flandres françaises.

Une heure plus tard, nous débarquons à la gare Lille Flandres et pressons le pas pour rejoindre l’hôtel Lille Europe, avenue Le Corbusier, afin de déposer nos bagages.

   

Nous trouvons le point de rendez-vous avec monsieur Lenzeele, le guide conférencier qui nous accompagnera pour cette première journée et Alexandre le chauffeur pour un circuit touristique de la ville en car complété par une découverte à pied du Vieux Lille.

Confortablement installés,  nous partons à la découverte des différents quartiers et monuments de la ville et  découvrons  son histoire depuis ses origines flamandes aux périodes bourguignonnes puis espagnoles avant de devenir française en 1667 lors de sa conquête  par Louis XIV.

Ville industrielle au 19ème siècle, elle s’est transformée en un important centre économique et culturel.

Euralille quartier moderne et dynamique, conçu par l’architecte Rem Koolhass, représente le visage contemporain de Lille. Les grands chantiers du  tunnel sous la manche et du train à grande vitesse ont contribué à sa création. C’est le troisième quartier d’affaires de France desservi par la gare Lille-Europe et à proximité de celle de Lille-Flandres qui s’abrite derrière la façade de l’ancienne Gare du Nord de Paris.

Le quartier Saint Sauveur est un ancien quartier ouvrier de Lille lié aux ateliers textiles reconstruit dans les années 1960. Passage des Brigittines, quelques maisons des XVII et XVIIIe siècle ont toutefois échappé aux bulldozers et témoignent du style des maisons lilloises et des matériaux utilisés (grès, brique, pierre de Lezennes).

Le quartier Vauban abrite la « Reine des Citadelles » conçue par Vauban et entourée en partie par le bois de Boulogne, véritable poumon vert de la ville.

A l’entrée du bois est érigé un monument en mémoire des pigeons-voyageurs de la guerre 1914-1918 et des résistants colombophiles qui risquaient leur vie.

A proximité, le jardin Vauban, jardin à l’anglaise du Second Empire, est un lieu  très fréquenté.

Rue Desmazières, l’hôtel Castiaux édifié par l’architecte Émile Vandenbergh retient notre attention. L’élève d’Henri Labrouste a conçu un bâtiment considéré comme précurseur de l’Art nouveau.

L’avenue de l’hippodrome dévoile ses demeures somptueuses avec pour certaines de nombreuses caractéristiques de l’Art Déco, alternance des matériaux brique / béton et bow-window. Un architecte a même construit un joli petit paquebot de brique claire avec des fenêtres hublots.

Un autre a construit une pagode chinoise.

Le Palais Rameau de style orientaliste destiné à recevoir des expositions horticoles est en cours de réhabilitation pour devenir un site tourné vers l’agriculture urbaine.

Ensuite, nous passons devant l’Université catholique de Lille surnommée la « Catho » qui rassemble 5 facultés et 21 grandes écoles. Par la présence des ogives, flèches, balustrades et gargouilles, son aspect rappelle les établissements anglo-saxons comme Oxford ou Cambridge.

Pour rejoindre le quartier République le car emprunte le boulevard de la Liberté bordé par des immeubles haussmanniens résultant des travaux d’aménagement sous le Second Empire. Place de la République deux monuments emblématiques se font face, la Préfecture lieu du pouvoir et le Palais des Beaux-Arts incarnation de la culture.

Entre les deux bâtiments, un îlot de verdure accueille la statue équestre en bronze du général Faidherbe.

Un dernier passage dans le quartier Saint Sauveur devant la Porte de Paris, Arc de Triomphe érigé pour célébrer la prise de la ville par Louis XIV.

Nous ne pouvons pas ignorer l’Hôtel de ville, reconnaissable à son beffroi qui culmine à 104 mètres.

Nous descendons du car et notre guide nous entraîne pour une balade urbaine dans le quartier du Vieux-Lille, le plus riche en constructions antérieures au XIXème siècle.

Heureusement, nous sommes bien chaussés pour arpenter les rues pavées et nous pouvons lever la tête pour profiter des jolies façades des maisons aux coloris chauds.

Les principaux lieux de notre visite sont les suivants :

Le Rang Beauregard

Face à celui-ci, nous admirons la rangée de 14 maisons à trois étages édifiés en 1687 caractérisées par 1 ou 2 têtes de chérubins (2 têtes sculptées indiquent la séparation entre elles).

Le rez de chaussée des maisons est constitué d’arcades en grès et au-dessus les étages sont en pierre de Lezennes (craie très tendre) avec entre chaque travée d’étroits panneaux de briques rouges qui montent d’un seul trait sur tous les étages.

La Vieille Bourse

Elle est construite dans un style renaissance flamand en 1652 à la demande des marchands lillois qui souhaitent rivaliser avec les autres grandes villes des Flandres. Elle se compose de 24 maisons de marchands, identiques autour d’une cour intérieure richement décorée.

Nous ne pénétrons pas à l’intérieur mais après la visite guidée quelques personnes prendront le temps de flâner sous les arcades au milieu des étals des bouquinistes sur lesquels se côtoient livres d’occasion et affiches.

 

La Chambre du Commerce et d’industrie,

La Chambre du Commerce de Lille occupait les locaux de la Vieille Bourse jusqu’au 19ème siècle. Construite entre 1910 et 1921 par l’architecte Louis Marie Cordonnier, elle est souvent qualifiée de nouvelle bourse par opposition à la Vieille Bourse. L’architecte emploie un style néo régionaliste inspiré du Rang Beauregard qui se tient à proximité et place un beffroi d’angle de 76 mètres de haut orné d’une horloge à quatre cadrans

L’Opéra

L’Opéra partage la place du Théâtre avec la Chambre du Commerce et d’industrie, bien que ces deux édifices soient de styles différents, ils ont en commun le même architecte, Louis Marie Cordonnier.

Construit entre 1907 et 1913, l’Opéra de style néoclassique est inauguré en 1923 pour sa « première française ».

La grand-Place ou place du Général de Gaulle

Nous nous dirigeons au centre de la place où se trouvent une colonne et la statue de la Déesse en son sommet qui symbolise le courage de la population durant le siège de Lille en 1792.

Elle tient dans sa main droite un boutefeu servant à allumer la mèche du canon et montre de la gauche l’inscription du socle. Il s’agit de la réponse du maire de Lille, refusant la reddition de la ville assiégée aux Autrichiens. C’est également l’endroit où se rassemblent les Lillois lors des grands jours de fête.

La place est bordée de nombreux bâtiments dont huit sont classés au titre de monuments historiques parmi lesquels nous remarquons un imposant édifice de style flamand qui abrite le journal La Voix du Nord depuis 1936. La façade est surplombée de trois statues revêtues d’or représentant les régions du Hainaut, de la Flandre et de l’Artois.

Le Palais Rihour

En 1453, Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, fait construire à Lille un palais mais les travaux seront terminés 20 plus tard sous le règne de son fils, Charles le Téméraire. Il porte le nom du l’ancien propriétaire du terrain Bérard de Rihour. Au fil des années, le palais a connu plusieurs incendies et transformations, il devient tour à tour Hôtel de Ville, théâtre, musée. Actuellement il est occupé par l’Office du Tourisme. Le Monument aux Morts de la guerre 1914-1918 est adossé au palais.

 

Déjeuner au restaurant Le Général situé devant le parvis de la Treille dans le vieux Lille.

Nous dégustons une cuisine simple : tarte au Maroilles, bavette frites, sauce poivre et crème brûlée, repas souvent accompagnée d’une bière et le service est parfait

Nous retrouvons notre guide conférencier pour la visite de la cathédrale Notre-Dame de la Treille. De style néogothique, elle présente à la fois, une allure mi-ancienne et mi-moderne qui suscite la curiosité.

Sa construction débuta en 1854 et s’étala sur près de 150 ans. Faute de ressources, le chantier dut s’arrêter à plusieurs reprises. Sous l’impulsion du cardinal Liénart les travaux reprirent en 1947 sans régler le problème de la façade provisoire en briques.

Terminer le projet initial de la cathédrale aurait entraîné des coûts élevés et c’est le projet d’une façade de style sobre et contemporain qui a été retenu mais dont les arcs rappellent les façades gothiques.

Le projet est confié à l’agence Pierre-Louis Carlier et à l’ingénieur Peter Rice qui ont employé des techniques d’avant-garde afin de composer les trois arches gothiques de la façade et faire entrer la lumière dans la cathédrale.

C’est ainsi qu’un revêtement en pierre de Soignies agrafé sur une ossature métallique a remplacé la façade provisoire. L’arche centrale est construite en plaque de marbre portugais, blanc et opaque à l’extérieur pour rappeler le voile de Véronique, rose à l’intérieur pour figurer le buisson ardent. Elle est stabilisée par un réseau de câbles en acier dont le principal à la forme d’un poisson.

Constituée de 20 plaques de verre trempé insérées dans une armature métallique, la rosace de Ladislas Kijno surplombe la façade. Elle mesure 6,5 mètres de diamètre et représente la Passion puis la Résurrection du Christ.

Le portail central, haut de 5 mètres, est l’œuvre du sculpteur Georges Jeanclos. Réalisé en verre et bronze, il représente une immense treille de vigne sur laquelle s’accrochent des personnages endormis ainsi qu’une Vierge qui ouvre les mains.

En pénétrant dans la cathédrale nous découvrons que la lumière filtre à travers les panneaux de marbre de la façade et les plaques de verre du portail apportant une grande luminosité à l’intérieur de celle-ci.

La rosace n’éclipse pas la beauté des magnifiques vitraux.

Nous parcourons le déambulatoire flanqué de sept chapelles ornées de mosaïques dont la Sainte Chapelle qui contient la statue de Notre Dame de la Treille. Il s’agit d’une copie car l’original a été volé en 1959.

Cette cathédrale est intimement liée au culte de cette statue. Les premiers miracles remontent au 13ème siècle et l’église en reconnaîtra 54 au 17ème siècle. C’est également devant cette statue que Louis XIV s’engage en 1667 à respecter les libertés des Lillois.

Après avoir été sauvée par un sacristain lors de la révolution, elle sera déposée dans l’église Sainte Catherine dans le Vieux Lille et ensuite transférée dans la basilique en construction en 1872.

L’orgue, installé auparavant dans un studio de la maison de la Radio,est cédé à Notre Dame de la Treille en 2007. Il possède une console de 102 jeux et fait partie des grands orgues de France. A titre de comparaison celui de Notre-Dame de Paris en possède 113.

A l’extérieur dans le parc arboré se dresse le campanile Saint- Nicolas construit provisoirement en 1872 pour abriter un jeu de 42 cloches données à l’église dans l’attente de la construction des deux grandes tours de la cathédrale dont le projet fut abandonné. En mauvais état, il va bénéficier d’une rénovation.

En contournant la cathédrale nous découvrons des maisons étroites et colorées, les unes collées aux autres, suivant le tracé des anciens canaux et qu’on rejoint par des petits ponts en bois.

   

                                  

Nous remercions M. Lenzeele de nous avoir fait partager ses connaissances de la ville de Lille et pour la qualité de ses explications avant de nous séparer.

Dans l’attente du dîner, certains optent pour un temps de repos, d’autres pour déambuler dans Lille.

Ce soir dîner à la brasserie « Les 3 Brasseurs ». Au menu Carbonnade et brioche façon pain perdue accompagnée d’une boule de glace vanille.

Texte : Joëlle – photos : Jocelyne

Le « Jour 2 », c’est celui des visites de la Piscine à Roubaix et de la villa Cavrois à Croix…

Ces deux édifices ont des points communs, ils ont, tous deux, échappé à la démolition et été inaugurés la même année 1932 respectivement en septembre et juillet. Leur style est cependant diamétralement opposé : art déco pour la Piscine et moderniste pour la Villa.

Munis de nos « pass », nous nous engouffrons dans le métro, empruntons la ligne 2 de la gare Lille-Flandres à la gare Jean Lebas Roubaix. Il nous reste quelques mètres à parcourir et nous sommes devant l’entrée de la Piscine.

LA PISCINE DE ROUBAIX

Dès l’accueil, notre groupe est scindé en deux à cause de l’exiguïté de certaines salles.

Notre conférencière, Salomé s’interroge sur notre choix de visite « parcours beaux-arts ». Nous acquiesçons à sa proposition de limiter la visite à la Piscine, nous y ajoutons cependant une demande express, celle de voir la petite danseuse de Degas et le buste de la petite châtelaine de Camille Claudel.

L’objectif de Salomé est de nous faire revivre ce que les premiers visiteurs ont pu ressentir en septembre 1932 en entrant dans la piscine.

Nous nous rendons donc à l’ancienne entrée, située rue des Champs, désormais fermée.

La façade néo-byzantine, parée de pierres de taille brunes s’ouvre par une série de trois arcades. L’arcade centrale, plus monumentale, forme le portail d’entrée. Ce premier niveau composé de cinq baies surmontées de l’inscription « Bains Municipaux » en maçonnerie saillante.

   

Elle nous propose donc de nous glisser dans la peau d’une mère de famille accompagnée de ses deux enfants, munis des billets gratuits distribués à tous les roubaisiens. Avec appréhension, ils entrent dans ce bâtiment impressionnant. Après la montée des marches, ils découvrent un garage à vélos, puis un panneau au-dessus de la porte indiquant « Baignoires » à gauche les hommes et à droite les femmes, il va falloir se laver, pense-t-elle !!! Comment faire alors qu’ ll n’y pas dans les maisons des courées, ni d’eau, ni, encore moins, de baignoire…

Avant d’aller plus loin, Salomé estime qu’il est indispensable de nous parler du contexte dans lequel a été conçu l’établissement de bains.

Jean-Baptiste Lebas dit Jean Lebas socialiste est élu maire en 1912. Rapidement, il met en œuvre une politique d’amélioration des conditions de vie des ouvriers.

Ce dernier qui adhère aux théories hygiénistes en vogue dans les années 20 prône la santé par la salubrité, instaure l’apprentissage de la toilette, l’activité physique. Il fait ouvrir des dispensaires et favorise les vaccinations.

Son action le fera connaitre et Léon Blum en fait son ministre du Travail en 1936. Il transcrit en actes, le programme social du Front Populaire en quelques semaines notamment la semaine de 40 heures, les congés payés, etc…

Son projet pour la ville prend forme avec l’achat de terrains où une piscine à eau chaude sera construite. Il confie sa conception à l’architecte lillois Albert Baert, auteur des bains de Dunkerque et Lille. Ce n’est qu’en 1927 que la construction commence. L’ouverture sera effective en septembre 1932.

Avant de nous diriger vers la piscine, Salomé nous distribue des languettes à parfum afin que nous découvrions l’odeur qui flottait dans la piscine : eau de Javel, non, le chlore n’est pas encore découvert, citron, presque… finalement l’une d’entre nous pense à ce savon jaune rotatif citron Provendi, le savon de l’école primaire, souvenir, souvenir…

Des salles de bains sont « genrées » au rez-de-chaussée pour la gent masculine et au premier étage pour les femmes. Généralement, le père se baigne avec les garçons et la vec les filles ! Les baignoires des hommes sont creusées, celles des femmes sont des baignoires sur pied, style art déco. En montant nous admirons le détail de la cloison vitrée, au très beau motif décoratif de la montée d’escalier qui permet aux femmes d’atteindre les baignoires en toute discrétion.

Salomé nous entraine ensuite vers la piscine. En chemin, nous traversons le restaurant resté dans son jus, mêmes tables, mêmes chaises… Nous y déjeunerons tout à l’heure.

Cette cafétéria ou « le réfectoire des nageurs » faisait déjà partie du dispositif et, comble du luxe, un salon de coiffure, de manucure et de pédicure, des bains de vapeur et une laverie industrielle (le linge des nageurs est lavé pendant qu’ils sont dans le bassin) y sont également aménagés.

Nous traversons la cabine de déshabillage qui était fermée par une porte, puis la cabine de douche dont on garde l’usage pendant le temps passé dans le bassin. Après le départ de chaque personne, un cabinier passe pour désinfecter.

Au premier étage, les cabines étaient réservées aux enfants des écoles mais là, la douche est commune. Roubaix est la première municipalité à rendre les cours de natation obligatoire pour le jeune public. Le second, qui n’existe plus,  était réservé aux « chaussés » qui venaient assister aux compétitions.

Par les fenêtres du premier étage, nous admirons le jardin dessiné comme celui d’une abbaye et garni de plantes destinées à la teinture des fibres textiles, un rappel à la manufacture de Roubaix, et la terrasse-solarium, moyen de lutte contre l a tuberculose.

Nous débouchons sur la piscine, long miroir d’eau, jalonné de sculptures où se reflètent de spectaculaires vitraux, orangés en forme d’éventeil symbolisant le soleil levant et le soleil couchant.

A l’une des extrémités du bassin, une fontaine où Neptune, copié des thermes de Pompéi, crache une gerbe d’eau. Mais les roubaisiens ne connaissant pas la mythologie la surnomment « le lion ».

Autour du bassin aux dimensions olympiques – 50 mètres – une margelle de mosaïque bleue surplombe l’eau et le motif évoque « la vague » de Hokusai.

A l’autre extrémité, un portique créé par Alexandre Sandier de la Manufacture de Sèvres en 1913 pour l’exposition universelle de Gand, attire notre attention. Il a été démonté et réinstallé au bord de la piscine.

Salomé nous indique qu’au moment de descendre dans le bassin, le maillot de bain devient un problème. Seuls les nageurs aisés ont de véritables maillots tandis que les ouvriers portent leurs sous-vêtements et les enfants des maillots en laine qui grattent de façon désagréable dès qu’ils sont mouillés…

Puis, elle tient à nous prévenir que toutes les 20 minutes sont diffusées des voix d’enfants chahutant dans l’eau, un hommage sonore à la vocation originelle du lieu, fort heureusement cela ne dure que quelques secondes !!!

Dans les années 1970 avec le choc pétrolier, des économies d’énergie doivent être faites et une couverture de laine de verre est placée sous la première voute aux fins d’isolation. L’humidité désormais chargée en chlore ne s’évacue plus, stagne dans le béton, l’alourdit et le fragilise. La fermeture est exigée en 1985 par les services de sécurité. Les travaux à entreprendre sont colossaux et la démolition est envisagée. L’attachement des roubaisiens, et ce depuis l’ouverture en 1932, va la sauver de la démolition.

Pour conclure, entre 1935 et 1985, ces bains municipaux auront brassés toutes les couches de la société roubaisienne : le matin étant réservé aux scolaires, le midi aux comités d’entreprise, l’après-midi aux baigneurs lambda et en soirée aux compétiteurs.

La mairie de Roubaix réfléchit à la manière de transformer les lieux. Des projets plus ou moins farfelus : boîtes de nuit, résidences universitaires… Au début des années 90, un projet de musée émerge, Jean-Paul Philippon, un des architectes du musée d’Orsay, est chargé de la transformation. Les travaux commencent en janvier 1998 pour une ouverture en octobre 2001. De 2016 à 2018, le musée s’agrandira.

Désormais, l’accès se fait depuis l’avenue Jean-Baptiste Lebas par un long mur de briques, façade de l’ancienne usine de textile Hannart. Le bâtiment est très représentatif du patrimoine bâti, économique et social, de la cité textile.

Pour terminer la visite, conformément à notre demande, nous nous dirigeons vers la salle « Enfance » où nous verrons, face à face, la petite danseuse de Degas et la petite châtelaine, installées là dans le cadre de l’exposition « les enfants impressionnistes » A cette occasion, le musée d’Orsay a prêté la petite danseuse de Degas.

Avec La Petite Châtelaine, Camille Claudel livre une œuvre forte et émouvante. Durant l’été 1892, Rodin et Camille Claudel séjournent ensemble au château de l’Islette : lui pour travailler à sa sculpture du Balzac et elle certainement pour se reposer d’une grossesse interrompue. C’est là qu’elle fait poser Marguerite Boyer, la petite-fille de la propriétaire des lieux, âgée de six ans et commence à travailler à La Petite Châtelaine. Elle achèvera son buste un an plus tard.

Sculpture ronde-bosse en marbre poli avec de la cendre d’os de mouton, cette technique lui a permis de donner du volume à la chevelure, des presque dreads locks, s’amuse notre conférencière. Celle-ci nous indique Camille Claudel voulant la rendre plus lumineuse a évidé l’intérieur de la sculpture.

Première sculpture acquise grâce à une souscription publique, elle est devenue « La Joconde du Nord ».

En face, nous nous attardons devant la petite danseuse. Coiffée de vrais cheveux retenus par un ruban de satin, vêtue d’un tutu et de chaussons véritables, d’un bustier en soie, elle témoigne d’un hyperréalisme.

Lorsque Degas la présente, la technique employée et le réalisme provoque la surprise et le scandale, voire pour les plus modérés, le malaise. D’après les morphologistes qui au terme d’une analyse des traits du visage peuvent déterminer l’origine sociale de la personne, il semble que son visage soit celui d’une syphilitique : nez très relevé, front plat… née vraisemblablement d’une mère prostituée et elle-même, sans doute, prostituée.

Il est 13 heures, nous nous dirigeons vers le restaurant Méert pour déjeuner comme le faisaient les baigneurs de la piscine en 1932 au menu, pastilla de poulet et de légumes ras el hanout  et gaufre Méert à la vanille Madagascar.

A la fin du repas, en route vers Croix pour la visite de la Villa Cavrois, nous reprenons le tram.

Et arrivons vers 15h30 devant l’entrée de la villa Cavrois après une marche de près de 20 minutes. Nous rejoignons notre conférencière dans la librairie-boutique installée dans l’ancien garage du pavillon du gardien.

LA VILLA CAVROIS   

      

Elle nous invite à la suivre jusqu’à la villa mais au moment de nous retracer l’histoire de l’édifice, une pluie de grêle nous tombe sur la tête et nous devons nous mettre à l’abri dans le sous-sol.

Paul Cavrois, riche industriel du textile aspire à quitter Roubaix pour construire une nouvelle demeure abritant sa famille de sept enfants, sur un terrain à distance raisonnable de son usine. Il achète un grand terrain à Croix. Dans un premier temps, il fait appel à un architecte parisien, Jacques Gréber. Mais, Paul Cavrois interrompt cette collaboration. Il veut se démarquer et construire une maison moderne. Il a entendu parler d’un jeune architecte en vogue dans le nord de la France, Robert Mallet-Stevens. A la suite de sa visite de la rue Mallet-Stevens à Paris, il va lui confier son projet de construction.

Mallet-Stevens est proche du mouvement hollandais De Stijl, dont le chef de file est Mondrian, et aussi de celui du Bahauss. Nous verrons ces influences tout au long de la visite dans la décoration intérieure et dans le dessin du parc.

La villa sera inaugurée en 1932 pour le mariage de la fille ainée, Geneviève.

Comme nous sommes au sous-sol, nous commencerons la visite par cet endroit d’une modernité incroyable en 1932 : chauffage central fonctionnant au fuel (50 000 l par an), machine à laver, à repasser, sèche-linge…

   

Dans ce sous-sol, différents espaces étaient consacrés au rangement des malles et du matériel de sport, au garde-fruits et au garage pour deux voitures. Tout est fonctionnel.

Nous ressortons pour faire le tour de la villa et des extérieurs, la partie nord du parc est aménagée pour que les automobiles circulent facilement et au sud, un miroir d’eau de 72 m de long où se reflète la maison. Sur le pignon Est de la villa, nous longeons la grande piscine.

Notre conférencière nous fait remarquer que la villa revêtue d’un parement de brique de terre cuite jaune est organisée selon l’usage des espaces. Elle fourmille de commodités révolutionnaires pour l’époque : chauffage central, lumière indirecte, haut-parleurs intégrés dans les  murs, postes téléphoniques, ascenseur dans toutes les pièces.

Nous entrons dans l’aile de réception par le hall d’accueil pour visiter en premier lieu, le hall-salon, puis les deux salles à manger (celle des parents et celle des enfants) qui bénéficient de grandes ouvertures rendues possibles par la structure en béton armé permettant de se passer de murs porteurs. La cuisine d’une blancheur clinique rappelle à quel point le courant hygiéniste a influencé Mallet-Stevens. Notre conférencière nous signale qu’une scène d’hôpital y a été tournée, il s’agit du film « Meurtres en solde » de Didier Bivel avec Samuel Labarthe.

LE HALL-SALON

C’est une vaste pièce qui ouvre sur le miroir d’eau, une mezzanine la surplombe. Le coin feu recouvert de marbre jaune de Sienne possède des banquettes intégrées. Le sol est en mosaïque de teck, les murs sont peints en vert en écho au parc, les boiseries et les meubles sont en noyer naturel verni et les fauteuils sont recouverts de tissus de laine vert anglais

  

LA SALLE A MANGER DES ENFANTS

La salle à manger des enfants bénéficie d’un accès direct vers le parc grâce à l’escalier extérieur, ils peuvent ainsi quitter la table sans déranger les parents. Sur le mur, les frères Martel (sculpteurs) ont installé un bas-relief évoquant les jeux et les loisirs. La table et les six chaises en bois de zingana.

LA SALLE A MANGER DES PARENTS

Les murs de celle des parents sont plaqués de marbre vert de Suède qui contraste avec le mobilier en poirier verni et noirci.

LA CUISINE ET L’OFFICE

                                                                                                                                                                                            

Les murs et les sols sont couverts de carrelage en céramique facilitant le nettoyage. Les meubles sont en acier émaillé peint. Tout est blanc à l’exception du dallage noir et blanc. Nous nous étonnons en découvrant trois robinets sur l’évier : eau chaude, eau froide et eau adoucie pour préserver la vaisselle des traces de calcaire. L’horloge nous surprend également, notre conférencier nous rappelle que le personnel était de service 24 h sur 24h d’où la double numérotation.

Dans l’aile d’habitation, on trouve au rez de chaussée l’aile des hommes avec le bureau de Paul Cavrois, le fumoir et les chambres des deux garçons. C’est au premier étage, dans l’aile des parents que se trouvent l’immense salle de bains (46 m2) et la superbe chambre à coucher, avec le boudoir de Lucie Cavrois, ce sont les seules pièces où l’intégralité du mobilier a été retrouvée.

L’éclairage de l’une des chambres de jeune homme est étonnant comme suspendu ou inséré dans le creux d’un plafond. Chaque chambre possède sa salle de bains, la modernité nous surprend encore notamment au niveau de la chasse d’eau totalement intégrée dans le mur.

La chambre et le boudoir ont fait l’objet d’un grand soin dans les traitements des décors et du mobilier plaqué de palmier et de sycomore ou d’acajou. La quasi-totalité du mobilier est d’origine. Comme dans les autres chambres, il y a une salle de bain avec une douche d’une modernité incroyable, nous sommes en 1932.

Dans le boudoir, la  travailleuse de Madame Cavrois nous rappelle la nôtre ou celle de notre mère !

Enfin au 2e étage, l’aile des enfants, on visite les chambres, celles des petites filles peintes en bleu pâle (rappel à la vierge Marie) et celle de leur gouvernante peinte en rouge. Bien entendu, on y trouve la salle de jeux des enfants, l’une des plus vastes pièces de la villa, mais nous ne verrons pas le mobilier pour cause d’exposition.  A ce niveau, on peut accéder à la terrasse supérieure, fermée au moment de la visite

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La villa sera habitée par la famille de 1932 à 1985. Après le décès de Lucie Cavrois, le mobilier est dispersé et la propriété vendue à un promoteur immobilier peu scupuleux qui souhaite lotir le parc. Abandonnée, la villa est vandalisée, malgré son classement au titre des monuments historiques en 1990.

Fort heureusement, grâce à la mobilisation d’une association de sauvegarde, l’Etat prend la décision d’acquérir une partie du terrain et la villa en 2001.

Le Centre des Monuments Nationaux engage des travaux de restauration du parc entre 2012 et 2013 et de l’intérieur de 2012 à 2015. Il aura fallu 13 ans pour redonner à la villa Cavrois et au parc leur état initial.

Une pièce témoin, non restaurée, de ce chef d’œuvre de l’architecte moderniste Robert Mallet-Stevens, permet de mesurer l’importance des dégâts subis à la fin des années 80.

A  la suite de la visite, nous allons reprendre le tram  et le  métro jusqu’à la gare Lille-Flandres. C’est au restaurant « Le Meunier », proche de la gare que nous dinons ce  soir, menu flamand : bouchée feuilletée de moules sauce boulonnaise, fiet de lieu noir et tarte aux pommes vergeoise.

Texte : Jocelyne – Photos : Christiane  & Jocelyne

Nous sommes au 3e jour de notre séjour à Lille et les visites de la maison natale de Charles de Gaulle et du Palais des Beaux-Arts sont au programme.

Nous sommes 24 et compte tenu de l’exiguïté des lieux, nous nous divisons en deux groupes.

Notre conférencière nous relate l’histoire de cette maison bourgeoise située dans un quartier populaire au 9 rue Princesse. Classée aux monuments historiques en 1990, elle a pour vocation de faire découvrir à un large public, l’enfance et la genèse de celui qui deviendra le plus illustre des Français. La bâtisse a fait l’objet en 2020 d’une campagne de travaux de grande ampleur, une rénovation complète.

Le grand-père maternel de Charles de Gaulle, Jules, Emile Maillot (1819-1891) part étudier en Angleterre la fabrication du tulle, tissu inconnu en France. Il créera à Lille la première usine de fabrication de ce nouveau procédé et obtiendra en 1878 un prix à l’exposition universelle

En 1858, il épouse sa cousine germaine Julie dite Julia Delannoy (1835-1912). Ils auront cinq enfants dont Jeanne, la mère de Charles de Gaulle. En 1872, il achète cette maison y installe ses ateliers de tulle mécanique et guipure et dans une autre aile aménage le logis familial.

Charles voit le jour le 22 novembre 1890 dans la maison de ses grands-parents alors que ses parents habitent Paris. Il est baptisé le jour même, comme le veut la tradition, dans l’église Saint André de la rue Royale.

C’est sur les valeurs de cette famille unie que Charles se construit : patriotisme, sens de l’engagement, ferveur religieuse et que se forge ce caractère si particulier du futur sauveur de la France et du futur président de la Ve République.

Sa grand-mère, Julia est le personnage emblématique de cette demeure. Enfant, Charles y séjourne notamment durant l’hiver 1896-1897 afin d’échapper à l’épidémie de scarlatine touchant ses frères, puis lors de sa scolarité à ND de la Sagesse.

Troisième d’une fratrie de cinq, Charles est réputé pour être le plus turbulant et autoritaire. Pour exemple, lorsqu’il joue avec ses frères et cousins, il exige de prendre le commandement de l’armée française lors de batailles de petits soldats de plomb préfigurant  sa future vocation.

Il fait ses études chez les Jésuites et lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il continue sa scolarité toujours chez les Jésuites à Antoing en Belgique, près de Tournai. Durant cette période, il rend visite régulièrement à sa grand-mère qu’il aimait beaucoup.

Reçu en 1908 à Saint Cyr, il décide d’accomplir son service militaire à Arras et choisit d’y retourner à la sortie de l’Ecole Militaire d’Officiers en 1912.  A la déclaration de la guerre, en 1914, il rejoint les armées du Nord-Est. Après avoir été blessé à trois reprises, il sera fait prisonnier en 1916. Il tentera cinq fois de s’évader, repris 5 fois, il ne sera donc libéré qu’à l’armisticeen 1918.

Au décès de Julia Maillot en 1912, la maison passe entre les mains d’un membre de la famille, Gustave de Corbie, Charles n’y reviendra plus.

Nous entreprenons la visite de la maison. Nous entrons dans le petit salon, cette pièce permettait au maitre des lieux de montrer son rang social et son appartenance à la bourgeoisie.

Puis, nous passons dans la salle à manger où la famille déjeunait le dimanche.

Nous ressortons dans le jardin d’hiver, une superbe véranda art déco, réhabilitée à l’identique où sont disposés des jeux d’enfants.

Notre conférencière en profite pour nous raconter l’anecdote du cheval-jupon. Agé de 5 ans, Charles fût puni pour avoir tourmenté son petit frère Jacques, et n’avait pas reçu le cadeau demandé à la Saint Nicolas. Il fait amende honorable et finit par l’obtenir. Il s’élance alors dans le jardin en criant « Général français » !!!

Puis nous passons dans la cuisine où la cuisinière est une reproduction fidèle d’un modèle existant à l’époque.

Vient ensuite la chambre de la grand-mère Julia avec son oratoire.

Ensuite, nous visitons la chambre d’amis où de Gaulle dormait lors de ses séjours à Lille.

Nous terminons par la visite par la chambre dite natale de Charles où se trouve le berceau de la famille ainsi que sa robe et la croix de baptême.

Nous déjeunons au restaurant « O’Chti B », un repas local composé d’une tarte au Maroilles et d’un welsh (tranche de pain grillé recouverte d’une tranche de jambon et de cheddar, un œuf au plat sur le dessus).

Nous reprenons le bus n°1, direction le Palais des Beaux-Arts. Notre conférencière nous retrace l’histoire de ce musée.

Situé place de la République, il est créé en 1792, sous l’impulsion du peintre Louis Joseph Watteau et le fond est constitué d’œuvres confisquées aux émigrés et aux institutions religieuses de Lille au lendemain de la Révolution de 1789. En 1802, il s’enrichit d’œuvres données par l’État, conformément aux dispositions du décret Chaptal, œuvres prélevées sur les collections du Louvre.

En 1881, le musée s’avère trop exigu et la construction d’un palais est décidée par le maire de l’époque Géry Legrand. Elle commence en 1885 et sera achevée en 1892. Mais faute de financement, le projet n’est réalisé qu’en partie.

En pleine politique de décentralisation, le premier ministre socialiste Pierre Mauroy propose d’accueillir à Lille tous les plans-reliefs de Vauban.

Les 100 maquettes sont acheminées à Lille… Mais l’opposition obtient leur retour aux Invalides à Paris où est aménagé le musée des Plans-Reliefs en 1987. En 1997, restées à Lille, une quinzaine de villes du Nord sont accueillies, en dépôt, au Palais des Beaux-Arts. Rénové et agrandi par les architectes Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart, le musée accueillera définitivement les plans-reliefs. Ces mêmes architectes conçoivent un nouveau bâtiment en verre reflétant l’arrière du palais. Ce bâtiment abrite les services administratifs, le cabinet des dessins, l’association des amis du Musée. Il a permis de créer une nouvelle salle de 700 m2 sous la cour intérieure couverte d’un jeu de dalles de verre qui accueille les expositions temporaires.

La conférencière se propose de nous présenter les œuvres les plus représentatives de chaque époque. Ma sélection se portera sur les plus importantes, compte tenu de leur grand nombre.

Dans le département des Antiquités, nous nous arrêtons devant le sarcophage de la dame Ibet du Moyen Empire Egyptien. Celui-ci a reçu une restauration exceptionnelle qui lui restitue sa forme (une cuve quadrangulaire) et son décor. Il peut à nouveau honorer la dame Ibet et lui permettre d’être menée par les bœufs vers sa dernière demeure.

Dans le département Moyen Age et Renaissance, notre conférencière nous décrira différentes oeuvres :

Un modèle de personnage biblique en terre cuite pour le portail de ND de la Treille sculpté par Georges Jeanclos (1933-1997) dont nous avions vu l’original le jour précédant.

Un triptyque reliquaire en bois de Saint Nicolas entouré de plusieurs dizaines de « logettes » à reliques.

Une œuvre surprenante en marbre de carrare, suggérant la « Piéta de la Basilique Saint Pierre de Rome » de Michel Ange, sculptée par John Issacs, d’origine anglaise, intitulée « the architecture of empathy », deux personnages recouverts d’un voile sculpté à même le bloc de marbre blanc.

Le festin d’Hérode

Donatello, un des plus grands sculpteurs de la Renaissance, utilise ici la technique du rilievo stiacciato (relief écrasé) dont il est l’inventeur. Sur moins d’un centimètre d’épaisseur, il développe plusieurs plans habilement sculptés, parfois à peine suggérés. Il compose donc un décor inspiré de l’architecture antique organisé selon un schéma rigoureux de lignes de fuite, afin de donner l’illusion de la profondeur.

Dans ce décor somptueux, le récit se déploie sur deux scènes. Ce sont deux épisodes de la vie de saint Jean-Baptiste. Alors qu’il a dénoncé le mariage incestueux du roi Hérode Antipas avec sa belle-sœur Hérodiade, Jean-Baptiste est emprisonné. A gauche, on voit Salomé, fille d’Hérodiade, danser pour les convives d’un banquet. Le roi, impressionné, lui offre ce qu’elle désire en récompense. Conseillée par sa mère, elle réclame la tête du saint. Le dénouement tragique est représenté à gauche : la tête de Jean-Baptiste est présentée au roi en présence de Salomé, qui se détourne du malheur qu’elle a elle-même provoqué !

L’expression des personnages nous permet d’identifier l’action et d’en ressentir l’émotion. Ici le mouvement de recul d’Hérodiade permet d’insister sur l’horreur de la scène qui se déroule sous nos yeux.

Pour donner une réelle profondeur à son œuvre, Donatello est capable de moduler le relief de l’arrière-plan de manière presque imperceptible.

Nous pénétrons dans le département des peintures et sculptures des Flandres.

Une autre œuvre importante, deux volets d’un triptyque de Dirk Bouts (1415-1475), primitif flamand, consacré au jugement dernier dont il manque le volet central. Le chemin du paradis représente un paysage de collines vertes habité par des anges et la chute des damnés, c’est l’enfer dans lequel sont jetées les personnes punies pour leurs mauvaises actions faites sur la terre et qui seront dévorées par d’horribles monstres rappelant la peinture de Jérôme Bosch.

Nous faisons ensuite un tour dans le département des plans-reliefs qui comprend 15 maquettes à l’échelle 1/600e de villes fortifiées par Vauban au nord du royaume de France.

Puis nous nous rendons au département des peintures du XVIe au XXe siècle : l’école flamande

Une œuvre nommée « Vanité » de Jan Sanders Van Hemessen (1500-1566), peintre maniériste, représentant un ange. Pour représenter les ailes de l‘ange, l’artiste a choisi le Machaon, le plus grand des papillons de jour européen, ce qui correspond à l’objectif : la vanité. Au 16e siècle, l’insecte est peu représenté. Le peintre l’utilise pour sa valeur symbolique. Dans la mythologie grecque, Machaon est un médecin chirurgien qui soigne l’homme mais l’issue mène au crâne, la mort.

A gauche, l’aile est dans l’obscurité, la vie des papillons est éphémère. Le passage de la chrysalide à la vie ensoleillée – la métamorphose – offre l’image de la résurrection souhaitée par l’artiste et la pensée chrétienne. Chez le Machaon, les sexes sont identiques. Ne dit-on pas que les anges n’ont pas de sexe ?

L’école d’Anvers

Une œuvre imposante de Pierre, Paul Rubens (1577-1640) de 4,25m de hauteur, la « Descente de croix » peinte pour le maître-autel du couvent des capucins de Lille. D’une intensité dramatique, le corps du Christ semble se détacher du tableau.

Un portrait de Marguerite, Elisabeth, fille du peintre Nicolas de Largillière (1656-1746), peint l’année de son mariage, la jeune femme est parée de riches étoffes et de bijoux.

L’école espagnole

Un tableau assez connu de Goya (1746-1828), « le Temps » dit « les Vieilles », une satire de la vaine coquetterie au seuil de la mort.

La visite-conférence n’est pas terminée mais un certain nombre d’entre nous, fatigués, s’éloignent, s’assoient aussi nous sollicitons son écourtement. Notre guide acquiesce.

Après cette journée bien remplie, nous retournons, avec empressement à l’hôtel reprendre nos bagages et nous rendre à la gare, direction Paris.

Texte : Denise – Photos : Christiane, Denise & Jocelyne