Exposition Ramsès II et l’or des pharaons – Lundi 15 mai 2023

Nous sommes 24 à visiter l’exposition « Ramsès et l’or des pharaons,  » deux amicafiens ont oublié de venir, un autre chanceux (sur liste d’attente) venu accompagner son épouse a pu bénéficier d’une entrée fortuite.

Compte tenu de la richesse de cette exposition de plus de 180  pièces originales dont certaines ne sont jamais sorties d’Egypte, j’ai sélectionné les éléments qui m’ont semblé les plus importants.

Avec Céline, la guide de la Grande Halle de la Villette, nous entrons dans l’exposition en passant rapidement devant la vidéo montrant des vues panoramiques. Céline nous brosse le portrait de Ramsès II, considéré comme le plus grand roi ayant régné sur l’Egypte. Fils de Seti Ier, petit-fils de Ramsès Ier : tous deux vizirs. Ramsès II n’aura de cesse de justifier de sa légitimité au pouvoir tout au long de sa vie.

Désirant assurer sa descendance, il multiplie les conquêtes féminines, épouse 200 femmes dont 11 de sang royal et engendre 108 enfants : 48 garçons et 60 filles. Ramsès II régnera 67ans. Il meurt à l’ âge de 91 ans après avoir laissé les traces les plus spectaculaires de sa gouvernance : toute la vallée du Nil regorge de ses trophées, de ses statues et des récits de ses victoires.

Nous nous dirigeons vers la tête de colosse de Ramsès II coiffée d’ une couronne blanche « hedjet » et d’une barbe postiche, usurpée d’une statue reprise et retravaillée d’un temple de Memphis.

    

Puis un sphinx appelé anthropo sphinx avec un corps de lion à tête humaine avec des bras humains à l’image de Ramsès II, coiffé du Némès. Ce dernier offre une vasque d’eau sacrée à tête de bélier à Amon-Ré, roi des Dieux.

Ensuite une statue  de Khâemouaset, 4e fils de Ramsès II et de sa deuxième épouse Isis-Néferet. Prince, héritier et grand prêtre de Ptah. Il est le  protecteur des artistes et artisans, acteur majeur lors des fêtes jubilaires qui célébraient la longévité du pharaon. Celui-ci présente une image de Ptah.

Ramsès II a réalisé des constructions en faisant ériger des statues des Dieux qui portaient les attributs d’un pharaon pour donner plus d’ampleur aux temples de Karnak et de Louksor. Il fit construire le Ramesseum, sorte de conservatoire de la grandeur de son règne.

Puis, il fait bâtir le grand temple rupestre d’ Abou Simbel avec en façade les quatre statues géantes du souverain assis, hautes de près de 25 mètres entièrement taillées dans la falaise, et qui saluent le lever du soleil. Le petit temple d’Abou Simbel fut construit à une échelle plus réduite car les six colosses de façade n’atteignent que 11 mètres de haut. Mais la grande originalité est d’associer à la même échelle quatre colosses du roi à deux colosses de sa grande épouse royale Néfertari, aimée et vénérée comme une déesse de son vivant. Ces temples pour éviter d’être inondés furent démontés en 1965 avec l’aide de l’Unesco et replacés 64 mètres plus haut.

 

Au milieu de cette salle trône le cercueil externe de Sennedjem, artiste d’exception qui a travaillé sur les tombeaux de Ramsès et de son père Seti I. Le cercueil est en bois peint; des formules magiques extraites des textes funéraires égyptiens et des vignettes (incantations) le décorent de couleurs vives. Sur le plafond voûté le décor représente le mort avec son épouse.

Un très beau masque en bois plaqué d’or attire notre attention; il provient du cercueil d’Amenemope (XXIe dynastie).

Le cobra Uroeus dressé qui orne la coiffe du pharaon pouvait cracher du feu sur ses ennemis.

Nous accédons aux vitrines de bijoux et admirons le collier de la princesse Néferou-Ptah à perles de coraline d’amazonite et d’or avec les extrémités en forme de têtes de faucon et une chaine de contrepoids ainsi qu’une ceinture de hanches appartenant à la princesse Merit constituée d’une double rangée de perles d’or et d’améthyste et de dix huit têtes de léopards en or.

Enfin un magnifique collier appartenant à Psousennès Ier composé de cinq rangs de milliers de disques en or réunis par un cartouche serti d’or, de cornaline et de lapis lazuli terminé par des pampilles.

La salle suivante concerne la momification où l’on peut  voir quelques animaux momifiés, chats, mangoustes, ibis……

Pour les Egyptiens, une vie après la mort existait et pour éviter que le corps périsse,  il fallait le préserver d’où les embaumements avec des traitements au natron et le prélèvement des viscères et du cerveau.

Nous nous dirigeons vers le cercueil d’un pharaon libyen de la XXIIe dynastie, Chéchonq II qui a pour particularité d’être en argent et d’avoir un couvercle à tête d’Horus, fils d’Osiris. Quatre canopes (vase funéraire) également en argent et en forme de cercueils miniatures qui contenaient les organes internes de Chéchonq, complètent l’ensemble.

Un superbe sarcophage en granit rose qui aurait été à l’origine celui de Merenptah 13e fils de Ramsès II et de d’Isis-Neferet mort après 10 ans de règne. Il fut réutilisé pour le pharaon Psousennès. Une magnifique figure en ronde bosse de la déesse Nout a été sculptée au revers du couvercle de la cuve. Elle étend ses bras protecteurs au-dessus du premier sarcophage interne du roi.

Notre guide nous quitte à l’entrée de la salle où se trouve « la pièce maîtresse » de l’exposition : le sarcophage du roi en bois de cèdre. Il ne s’agit pas du cercueil d’origine comme l’indiquent les hiéroglyphes inscrits sur son couvercle. La momie de Ramsès II fut déplacée à plusieurs reprises pour échapper aux pillages et placée dans ce magnifique cercueil en bois de cèdre sculpté pour l’un de ces prédécesseurs. Bras croisés sur la poitrine, le roi tient les emblèmes royaux, le sceptre, le fouet et porte la barbe postiche des Dieux.

C’est la première fois que ce sarcophage quitte l’Egypte pour la France depuis 1976 en remerciement des soins apportés par les médecins et chercheurs du centre d’études nucléaires de Saclay (CEA) sur la momie atteinte de champignons.

Dans la dernière salle de l’exposition, une vidéo nous montre une reconstitution du visage de Ramsès à divers âges de sa vie : 30 ans, 50 ans, 80 ans et enfin sa momie actuelle. Nous constatons qu’il avait le teint clair, les cheveux roux frisés et le nez busqué.

Situé à la sortie de l’exposition, une très imposante partie supérieure d’un colosse de Ramsès II semble nous saluer. Dans ses deux poings serrés, le pharaon tient fermement des mekès, étuis cylindriques pouvant contenir des rouleaux de papyrus censés être des décrets divins.

Nous sortons de cette visite éblouis d’avoir observé autant d’objets fastueux.

Certaines se retrouvent au café de La musique pour prendre un chocolat chaud ou autres boissons, d’autres rentrent à leur domicile.

Texte de Denise Meunier – Photos de Christiane Bruneau et Jocelyne Poulizac