Randonnée dans la vallée de l’Yonne du 22 au 27 mai 2023

 

Lundi matin, 22 mai, nous nous retrouvons, 8 randonneuses, sur le quai de la gare de Bercy en route
pour Joigny. Huguette et Marie-Thérèse doivent nous rejoindre au village d’Armeau en voiture.
A notre arrivée, Véronique, notre accompagnatrice, « haute en couleurs », nous accueille chaleureusement
et nous conduit jusqu’au lieu de notre séjour. Le village de vacances est un ancien relais de Poste situé au bord de l’Yonne.


Après un confortable déjeuner, nous prenons sans plus tarder le chemin de halage pour une jolie balade
vers Ville-Vallier dans un cadre champêtre. La proximité d’une écluse est une véritable attraction pour les
parisiennes.


Véronique en bonne conteuse nous raconte des histoires pour nous faire découvrir les richesses de la
région, tant en personnages célèbres : Paul Robert célèbre lexicographe et le « sinistre » docteur Petiot
dont nous ferons plus ample connaissance, que dans le domaine de l’agriculture, la vigne après les ravages
du phylloxera, les pommiers dont le nombre de variétés est passé de 300 à une trentaine seulement !
Au programme, le « grippot », raidillon en patois local, vite interprété par nos jambes, nous mène à un très
beau point de vue sur la vallée.
Mardi, c’est sous une grisaille matinale que nous partons pour le plateau forestier et céréalier et la petite
vallée du ru Galant avant de parvenir à Villeneuve-sur-Yonne.

 
Nous franchissons la porte fortifiée de la ville, vestige des anciennes fortifications dotées d’un donjon
royal « la Grosse Tour » édifiée par Philippe-Auguste.
L’église Notre Dame « presque cathédrale », avec sa façade renaissance compte parmi les plus beaux
édifices gothiques.


Presque sans transition, Véronique nous montre la maison du Docteur Petiot qui avait, en 1922, ouvert un
cabinet médical ! Très populaire auprès des habitants, il est élu maire en juillet 1926.
Cette lugubre histoire ne nous coupe pas l’appétit et c’est sur des bancs confortables que nous nous
installons pour notre pique-nique avec vue sur le Pont Saint Nicolas, le plus vieux pont de l’Yonne.


Notre repas est agrémenté d’un apéritif, cidre-cassis, accompagné de délicieuses gougères, au son du
coassement des grenouilles qui s’en donnent à cœur joie !
Et comme si ce n’était pas suffisant sur le plan gastronomique, nous faisons étape l’après-midi dans
une miellerie avec dégustation des produits variés que les abeilles nous offrent et… chargement dans les
sacs à dos !


Le ciel se dégage et le soleil couchant éclaire magnifiquement les abords du chemin de halage qui
nous ramène au centre.


Mercredi, grand soleil pour prendre de la hauteur en traversant les vignobles et la forêt d’Othe, vallonnée
et verdoyante. Après l’effort pour traverser le val Saint Quentin, le réconfort de la frondaison du bois du
château du Feÿ vieux de 400 ans.
Marie-Thérèse prend le relais de Cécile pour identifier les cultures : petits pois, fèves, avoine, blé barbu… Le
reste fait partie de la grande famille des « ocunidées »….


Le pique-nique dans les sous-bois est très apprécié. L’après-midi « culturelle » est réservée à la visite de la
ville de Joigny commentée par Jean-Mathias.


Ce franco-canadien nous montre l’une des plus anciennes maisons de la ville, le château Renaissance
de la famille de Gondi, notables et nobles d’origine italienne, venue de Florence, l’hôtel de la Caisse
d’épargne bâti au XXe siècle, dont la magnificence de la façade devait contribuer à mettre les épargnants
en confiance…
L’église Saint Jean du 13e siècle recèle un très beau tombeau, en forme d’autel sculpté, d’une comtesse de
Joigny.
L’église Saint André, au cœur de l’ancien quartier vigneron, possède un remarquable portail renaissance.
Nous quittons la ville pour prendre de la hauteur en traversant le vignoble le plus septentrional de la
Bourgogne : la côte Saint-Jacques.


Jeudi, Julie prend le relais de Véronique et nous mène à un rythme plus soutenu mais que « nous
soutenons », vers le château de Palteau et qui aurait accueilli, selon la légende, l’homme au masque de fer
lors de son transfert à la Bastille. Après avoir été le témoin de scènes historiques, l’édifice est reconverti
plus communément en centre de loisirs avec poney club.
Après l’effort pour traverser le val Saint Quentin, le réconfort de la frondaison du bois du château du Feÿ
vieux de 400 ans.


Les 18 kms parcourus dans la journée se font sentir et à peine arrivées, nous nous installons au bar pour
prendre un verre de ratafia pour les unes, une bière pour les autres, celle bien sûr, portant le nom de
Thomas Becket en mémoire de l’archevêque de Canterbury qui, en conflit avec le roi Henri II
d’Angleterre, a vécu à Sens où il s’était réfugié.
Menu bourguignon pour le dîner : escargots très appréciés de toutes (à une exception près)… et coq au
vin accompagnés de crémant.


Vendredi, c’est au tour d’Arthur de nous guider à travers forêts et champs dans les herbes hautes jusqu’à la
chapelle fortifiée de Saint Julien du Sault où l’on jouit d’un très beau panorama sur Sens et sa cathédrale
que nous allons visiter.
En attendant notre rendez-vous d’après-midi avec le conférencier, nous traversons le très beau marché
couvert de la ville inauguré en 1882, exemple typique de l’architecture métallique du XIXe siècle, de style
Baltard, doté d’imposantes fontaines en marbre et décoré de très beaux vitraux.


Nous retrouvons Baptiste, natif de Sens, qui nous communique sa passion pour sa ville tellement chargée
d’histoire. La cathédrale Saint Etienne est une des premières églises d’architecture gothique, (la première
pour notre conférencier !).


Notre guide commente aussi l’histoire du flamboyant et très républicain hôtel de ville.
Samedi, nous retrouvons Véronique pour une dernière ballade « entre 2 eaux » à partir de Cézy,
charmant bourg et contemplant au passage un platane à 6 troncs classé « remarquable » et l’ancien
château Jacques Cœur.


Nous empruntons l’étonnant pont suspendu mis en service en 1846 enjambant l’Yonne et cheminons
le long de l’eau en croisant les bateaux de plaisance.


Un déjeuner confortable nous attend au village de vacances et nous avons le temps de prendre
tranquillement notre café avant de repartir pour prendre le train à Joigny et retrouver la ville, la tête
pleine de bons souvenirs.
Texte : Geneviève Villeroil
Photos : Jacqueline Cosson et Claude David