Un groupe de 11 personnes se retrouve à la station de métro Botzaris et pénètre dans le parc des Buttes Chaumont pour suivre l’avenue de la Cascade dans la partie haute du parc et permet une vue panoramique de Paris.
D’une superficie de 25 hectares, le parc des Buttes Chaumont, entièrement artificiel fut inauguré en mai 1867 en même temps que l’exposition universelle.
Napoléon III confia la création de cet espace vert à Adolphe Alphand en collaboration avec Jean-Pierre Barillet-Deschamps, le jardinier ; Gabriel Davioud, l’architecte ; et les ingénieurs Eugène Belgrand et Jean Darcel.
Construit sur d’anciennes carrières de gypse, fissures et affaissements des sols apparaissent par endroits nécessitant ainsi des travaux.
Une courte sente nous mène devant le Pont de Briques ou «pont des suicidés» qui permet d’atteindre le Belvédère et sa rotonde.
L’accès au petit Temple de Vesta, dit de la Sybille, réplique de celui de Tivoli près de Rome est provisoirement fermé en raison de l’instabilité des sols.
À cet endroit, nous repérons un Ilex aquifolium, plus simplement appelé houx, et cherchons les jolies boules rouges.
Peut-être est-ce trop tôt ou bien s’agit-il d’un houx mâle, ou femelle sans mâle à proximité ?
Un léger détour jusqu’au carrefour de la Colonne où nous repérons à travers des feuillages un pavillon de garde en brique. Ils sont au nombre de huit et se situent à chaque entrée du parc car Adolphe Alphand voulait y loger les gardes.
Nous progressons dans les allées bordées de bosquets d’arbres et tout du long de celles-ci, des bancs aux pieds de fonte, dits “bancs rustiques” (style second Empire) permettent de faire une pause.
Nous nous arrêtons à plusieurs reprises devant des parterres de fleurs ressemblant à de grandes corbeilles fleuries et repérons les œillets et roses d’Inde, les dahlias pompons…
“Voici des impatiens : celles-ci je les reconnais”, -“Je ne trouve pas le basilic”, -“oh, il y a même du thym”. D’autres fleurs s’épanouissent devant nos yeux et des panneaux illustrés nous aident à les reconnaître et découvrir leur nom scientifique.
A la fin de la promenade, des arbustes verts nous intriguent, car parmi de longues feuilles pendent de petites capsules rondes, translucides de couleur vert clair, semblables à des lanternes chinoises. À l’aide de son téléphone, Ninou nous révèlera qu’il s’agit du Ti-Ouète plus facile à mémoriser que Gomphocarpus physocarpus.
Nous passons successivement devant les salons Rosa Bonheur et le Pavillon du lac, deux des trois chalets d’inspiration suisse et italienne installés dans le parc, actuellement lieux de restauration.
Un majestueux platane commun planté en 1865 impose sa stature de 25 mètres de haut et 4,35 mètres de
circonférence.
Nous dépassons la passerelle suspendue conçue par Gustave Eiffel qui permet de rejoindre l’île du Belvédère inaccessible actuellement. D’une longueur de 65 mètres, elle surplombe le lac à huit mètres hauteur.
En contrebas, derrière des barrières, nous découvrons une immense étendue de vase car le lac a été vidé pour une opération de curage et de réparation. Quelques jours auparavant, des bénévoles et salariés de la fédération de pêche et de protection aquatique de Paris ont attrapé, nettoyé et trié les poissons du lac.
Les brochets, brèmes ou goujons ainsi que les fameuses carpes des Buttes Chaumont ont été ensuite relâchés dans le canal de l’Ourcq, les lacs des bois de Vincennes et Boulogne ainsi que dans ceux des parcs de Bercy et Montsouris.
Il faudra attendre le printemps pour retrouver canards, bernaches et hérons qui à ce jour n’ont pas tous quitté les lieux.
En effet, sur l’Île du Belvédère, un héron perché au sommet d’un rocher en pain de sucre semble nous observer.
Nous suivons la route circulaire qui longe le lac à la recherche du Sophora du Japon planté en 1873 et classé « Arbre remarquable de France » en 2015.
Quelques pas plus loin, un tulipier de Virginie habituellement en bordure de l’eau n’arbore pas encore son feuillage flamboyant de l’automne. Des travaux nous contraignent à rebrousser chemin. Près d’un ruisseau nous croisons une statue en bronze représentant le dieu Pan. Due au sculpteur Fanis Sakellariou (1916-2000), elle a été offerte par le comité des scientifiques grecs en Europe.
De part et d’autre de l’avenue, le stand de pêche aux canards et le Théâtre de Guignol Antoine, un des derniers castelets en plein air à Paris, nous replonge momentanément en enfance.
Nous empruntons de nouveau l’avenue Alphand jusqu’à la Porte Secrétan où nous apercevons, à l’extérieur du parc, la façade de l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild spécialisé en ophtalmologie et neurosciences (études scientifiques du système nerveux).
Avant de passer sous le pont de fer qui surmonte l’avenue du Général San Martin, nous stationnons un instant devant le buste de Clovis Hugues (1851-1907) poète, romancier et homme politique.
Notre promenade s’achève et nous sortons du parc par la Porte Fessart, mais avant de nous séparer nous partageons
le pot de l’amitié à la terrasse d’un café.
Texte : Joëlle
Photos : Christiane