Exposition « Eternel Mucha » – Jeudi 5 octobre 2023

Ce jeudi  est une belle journée automnale et vingt-sept personnes se sont déplacées pour l’exposition « Eternel Mucha » au Grand Palais Immersif, transférée dans des salles de l’Opéra Bastille pendant les travaux du Grand Palais.

 Mucha à tous les âges

Alphonse Mucha, né le 24 juillet 1860 en Moravie (République Tchèque),  s’installe à Paris en 1887. Après un refus de l’académie des beaux-arts de Prague de lui ouvrir ses portes, Mucha part pour Vienne,  y rencontre un mécène qui lui confie la décoration de son château. Grâce au soutien de celui-ci, il intègre l’académie des beaux-arts de Munich.

Après Munich, Mucha arrive à Paris à l’automne 1887, il suit les cours de l’académie Julian. Il rencontre Sérusier, Vuillard, Bonnard, Denis. Pour gagner sa vie, il fait l’illustration de livres. Les enfants de son mécène lui coupent « les vivres ».

Mais fin 1894, la bonne fortune lui sourit à nouveau, l’imprimeur Lemercier lui commande en urgence l’affiche de Gismonda, la nouvelle pièce que Sarah Bernhardt doit jouer. Cette dernière est conquise et Mucha devient son protégé. Association bénéfique puisqu’il reçoit de nombreuses commandes de particuliers et d’éditeurs.

L’ exposition débute avec les affiches qui l’ont rendu célèbre. Cette présentation numérique permet une visualisaton progressive de ces femmes lianes qui se fondent dans une ornementation byzantine.

Des différentes affiches créées pour Sarah Bernhardt, nous avons pu admirer : Gismonda, la Dame aux Camélias, Lorenzaccio, Médée, Hamlet.

Mucha a réalisé également des affiches pour les bières de la Meuse, le chocolat Idéal, la trappistine, les champagnes Moët et Chandon, Ruinart, les cycles Perfecta, les biscuits Lefèbvre-Utile, Nestlé, Monaco-Monte-Carlo, Job.

 

Une série de quatre panneaux représentent les quatre saisons : printemps, été, automne, hiver et des fleurs : roses, iris, œillets, lis. Chaque affiche associe trois motifs : la femme, la fleur et l’ornementation slave qui ont fait la renommée de Mucha.

L’ expression « modern style » ou « art nouveau » est un courant artistique né au tournant des XIXe et XXe siècles en Europe. Le nom de l’influente galerie « Art nouveau » de Samuel Bing, ouverte en 1895 à Paris,  a largement contribué à imposer ce courant en France.  La consécration de l’art nouveau est totale lors de l’exposition universelle de 1900 , il est surnommé « style nouille » par ses détracteurs.

Mucha met rapidement au point un langage graphique original, des lignes aux courbes élégantes, des fleurs, des végétaux et d’autres éléments symboliques mais surtout des figures féminines élancées, idéalisées, aux longues chevelures dénouées.

En 1899, Mucha reçoit des commandes du gouvernement autrichien pour l’exposition universelle de 1900 à Paris dont la décoration du pavillon de la Bosnie-Herzégovine.

Mucha qui est retourné dans sa patrie en 1910 y reçoit une commande officielle. Il est chargé de décorer le bureau du maire du nouvel hôtel de ville de Prague : onze fresques représentent des personnages historiques tchèques.

A la suite de ce travail, il se consacre à l’Epopée slave, une série de 20 tableaux commémorant l’unité slave : les apôtres et l’arrivée du Christianisme, la vengeance des Bogomiles, le couronnement du Roi de Bosnie, l’abolition du servage en Russie.

Mucha exprime une vision utopiste du monde, un idéal à la fois nationaliste et humaniste. Il considère les Slaves comme une famille et la peinture monumentale comme une maison.

Mucha meurt à Prague le 14 juillet 1939. Peu après sa mort,  de nombreux artistes s’inspirent de son style,  en particulier au Japon dans l’univers des mangas, dans les séries  Netflix  comme Arcane et dans les BD en France, en Europe et aux Etats-Unis.

Nous terminons cette exposition par la visite d’une reconstitution de l’atelier de Mucha.

Exposition très dense avec des images magnifiques pleines de couleurs qui ont ravi les Amicafiens.

Texte : Danielle Echenique & Denise Meunier – Photos : Christiane Bruneau & Jocelyne Poulizac