Exposition « la carte postale de vacances » – Lundi 19 février 2024

Vingt-cinq adhérents de l’Amicaf se retrouvent devant le musée de la Poste qui ouvrira avant l’heure pour notre groupe. Malheureusement, faute de places, des adhérents n’ont pu profiter de cette visite (jauge fixée à 25 par le musée).

Embarquement pour un voyage à travers le temps sur les traces de la carte postale de vacances depuis son invention à nos jours.

Qui n’a jamais envoyé ou reçu une carte postale de vacances ? A la question posée par la conférencière, certains repensent à celles qui illustrent la longue plage de sable blanc ou le coucher du soleil rougeoyant à l’infini, choisies sur le tourniquet des boutiques de souvenirs côtoyant à la fois les dauphins bondissant hors de l’eau que l’on aperçoit rarement et la recette culinaire régionale. Des cartophiles évoquent leurs collections passées ou actuelles enrichies au fil du temps.

La carte postale, morceau de papier cartonné rectangulaire aux dimensions classiques de 10,5 X 14,8 cm permet d’écrire un texte court qui sert à communiquer pour donner de ses nouvelles, raconter ses vacances, témoigner de l’affection, montrer l’endroit où l’on est grâce à la photographie.

Souvent envoyée sans enveloppe, le secret de la correspondance de la part du facteur est une obligation, celui-ci prête d’ailleurs serment.

Nous remontons le temps jusqu’à l’époque sumérienne où les scribes écrivaient sur des tablettes d’argile à l’aide d’un roseau. Certaines catégories de tablettes étaient enfermées dans une enveloppe d’argile afin de protéger le contenu tant que celle-ci n’était pas brisée.

L’idée d’un feuillet cartonné ancêtre de la carte postale apparaît en Allemagne en 1865 mais c’est en Autriche quatre ans plus tard qu’elle verra le jour sans toutefois séduire le reste de l’Europe.

La guerre de 1870 favorise sa circulation permettant l’allègement des correspondances et l’examen facile de la censure. Le 30 décembre 1872, la loi officialise la carte postale française non illustrée.

Le premier grand tirage voit le jour en 1889 à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889 : une carte de la Tour Eiffel gravée par Léon Charles Libonis est émise à 300 000 exemplaires. En 1891, la première carte postale photographique est tirée à Marseille par Dominique Piazza.

L’explosion de l’usage de la carte postale se situe à partir de 1900 lors de la nouvelle Exposition Universelle à Paris.

Il suffit d’écrire quelque mots, cinq au maximum, en contrepartie d’un tarif réduit.

Devant ce succès, les éditeurs et les imprimeurs se mettent à proposer des cartes postales et envoient des opérateurs dans les villes et villages. De nombreux photographes ont créé en studio avec des figurants, des décors, des costumes et des accessoires toute une imagerie stéréotypée. A l’instar du vieux pêcheur breton nous prendrons la pause à la fin de la visite.

Les années 1920 marquent le déclin de la carte postale, la concurrence du téléphone, du télégramme, apparition des photos dans la presse, crise économique accélèrent sa lente disparition…

L’usage de la photo noir et blanc puis l’apparition de la couleur ne relancent pas l’usage de celle-ci.

Les années 70 signent son renouveau. La carte postale ancienne, témoin d’une époque révolue est recherchée, des clubs et des marchands s’organisent également pour les recueillir. Elles constituent un excellent témoignage de la modification ou de l’extension du paysage urbain.

La carte postale touristique souvent cantonnées aux principaux monuments évolue à la suite des efforts des artistes illustrateurs et des photographes (cartes humoristiques, reproduction de tableaux, paysages exceptionnels).

Nous cheminons avec notre conférencière d’îlots en îlots, les cartes étant regroupées par thèmes sur le parcours de l’exposition :

  • Fêtes religieuses et typiques
  • Coiffes et costumes
  • Recettes
  • Le grand large
  • Les points de vue
  • Les monuments (France et étranger)
  • Paris
  • La montagne, la conquête des cimes
  • La plage, le sable, le coucher de soleil
  • Les photographies coloniales

Au mur, un collage magistral réalisé par le photographe Mathieu Pernot représente une imposante carte imaginaire de la France des années 1950-1960. Pour cet assemblage, il a sélectionné plus de 350 cartes postales représentant des vues aériennes prises  depuis des avions qui ont sillonné le territoire.

Avant de quitter la salle d’exposition nous nous retrouvons devant le décor pour la photographie de groupe sous un ciel bleu alors qu’il pleut à l’extérieur.

Avec l’avènement des réseaux sociaux, les plus jeunes ont délaissé l’envoi d’une carte postale lors de leur voyage et publie en direct leurs photos ou vidéos sur Facebook ou Instagram. Pour ma part, cet été, j’ai testé l’envoi d’une carte postale personnalisée à partir d’une photographie imprimée et adressée par un prestataire et finalement distribuée dans la boîte aux lettres du destinataire. Pas de carte à acheter, pas de timbre à dénicher, cela est très pratique à l’étranger.

Une exposition passionnante tout comme la conférencière du Musée.

 

Texte : Joëlle EGRET – Photos : Christiane BRUNEAU et Jocelyne POULIZAC