Visite des coulisses de l’UNESCO – lundi 14 mars 2022

Après le contrôle de nos sacs et l’échange de nos cartes d’identité contre un badge de visiteurs, nous sommes dix-neuf à franchir les portes de l’institution.

Notre conférencier Aymeric Honoré nous explique que l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture) est une instance internationale spécialisée de l’ONU (Organisation des Nations Unies).  Cette institution compte 193 états membres, six états membres associés et deux états membres observateurs.

Ces cinq missions sont les suivantes :  

  • la transformation du monde par l’éducation,
  • la diffusion du savoir pour le rendre plus accessible au plus grand nombre,
  • la préservation du patrimoine mondial,
  • la défense de la dignité humaine,
  • le renforcement des capacités scientifiques et technologiques au service du développement. 

Créée le 16 novembre1945 à la suite des massacres de la seconde guerre mondiale, l’institution fût d’abord installée dans l’ancien hôtel Majestic dans le  7e arrondissement. Devenu trop petit, un nouveau site de trois hectares fût choisi à l’ancien emplacement d’une caserne de cavalerie et d’un dépôt d’artillerie au 7/9, place de Fontenoy. Le bâtiment est le résultat d’un travail commun de deux architectes : Bernard Zehrfuss et Marcel Breuer et d’un ingénieur Pier Luigi Nervi et fut inauguré le 3 novembre 1958.

Notre guide nous entraine vers la maquette de l’édifice située au rez-de-chaussée. Le bâtiment principal qui abrite le secrétariat constitué de sept étages a la forme d’une » étoile à trois branches ». Porté par ses soixante-douze piliers de béton, celui-ci offre un arrière-plan à la piazza.

L’entrée principale est coiffée par un auvent de béton en forme de « cornette de religieuse » de Nervi, un second auvent, haut sur pied, signale la seconde entrée de la place de Fontenoy. A ceci s’ajoutent le centre de conférences de couleur verte dit « l’accordéon » situé sur l’angle sud de la parcelle et l’édifice cubique initialement destiné aux délégations et aux organisations non gouvernementales. Dès son inauguration, le siège se révèle trop petit du fait de l’augmentation des pays adhérents à l’organisation. Un nouveau bâtiment et six patios conçus par un paysagiste brésilien, Robert Burle Max sont alors crées entre 1963 et 1964.

Lors de la construction de l’édifice un « comité pour l’architecture et les œuvres d’art » est mis en place pour sélectionner des artistes majeurs qui exécuteront une œuvre monumentale pour un emplacement précis. On compte 700 œuvres placées soit à l’intérieur, soit à l’extérieur des bâtiments dont certaines ont été acquises par l’Unesco.

Nous sortons dans le jardin où sont installées des sculptures de l’artiste grecque Vassilakis Takisi, intitulées « signaux éoliens » puis dans » le square de la Tolérance », nous nous arrêtons devant la stèle de Dani Karavan, artiste d’origine israélienne, dédiée à la paix et écrite dans huit langues différentes.

Faisant face à un olivier, elle rend hommage au premier Ministre Yitzhak Rabin, assassiné le 4 novembre 1995 et reprend la charte constitutive de l’UNESCO : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».  Charte ô combien d’actualité aujourd’hui !!!

Puis, face au jardin japonais nous contemplons une mosaïque monumentale de Jean Bazaine nommée « Rythme d’eau ». Par l’association de différentes couleurs et de matériaux, la mosaïque semble vibrante comme de l’eau.

Notre guide nous informe que l’UNESCO s’intéresse aux cycles de l’eau : eau potable et eau de mer, et conduit un programme d’installation de balises de protection en cas de tsunamis.

Sous un beau soleil, nous atteignons ensuite le jardin japonais ou « jardin de la paix » crée par l’artiste japonais : Isamu Noguchi. Le lieu invite au délassement et à la méditation et où nous admirons les cerisiers en fleurs.

 Un peu plus loin, nous découvrons la « Fontaine de la paix », pierre de granit sculptée où le mot paix en caractères japonais a été incisé à l’envers pour être lu à l’endroit dans l’eau qui coule au pied de la fontaine.

Puis, nous nous arrêtons devant une « tête d’ange » sculptée par un anonyme, miraculeusement épargnée dans l’église de Nagasaki, détruite par la bombe atomique le 9 août 1945, offerte par l’Etat Japonais à l’occasion de son 30e anniversaire en janvier 1976.

Tout près, une sculpture en bronze « Jeune fille en bottes » réalisée par Churyo Sato, artiste japonais, évoque une période où la femme tente de plus en plus de trouver sa place dans la société.

Par une allée pavée de granit irradié et décontaminé, provenant d’Hiroshima, nous entrons dans l’espace de méditation, créé par l’artiste japonais Tadao Ando, réalisé pour célébrer les cinquante ans de l’adoption de l’acte constitutif de l’UNESCO. Cette structure cylindrique en béton brut de décoffrage invite le visiteur à se recueillir et à méditer sur le pouvoir destructeur de l’être humain.

A l’horizon, on distingue un immense « globe symbolique » constitué de 10000 baguettes d’aluminium réalisé par un artiste danois, Erik Reitzel évoquant le logo des nations unies. Cette structure sphérique porte en son centre une autre petite sphère pleine et dorée, clé de voute de la structure.

Nous remarquons ensuite une sculpture mobile de couleur noire, œuvre d’Alexander Calder, artiste américain nommée « Spirale ». Mais pas de vent, ce jour-là pour la faire tourner !!!

Puis, à l’intérieur au fond du grand hall, une des principales acquisitions de l’UNESCO, en 1969 : une célèbre sculpture en bronze d’Alberto Giacometti, artiste suisse « L’homme qui marche ». Cet homme semble s’élancer, pour découvrir et aller de l’avant comme s’il avait un but à poursuivre.

Sur les murs de la salle de conférences, deux tableaux de céramique émaillée sont placés perpendiculairement, nommés « Murs du soleil et de la lune », ce sont des œuvres de l’artiste espagnol Joan Miro. Les formes colorées du soleil s’opposent aux tonalités sombres de la nuit.

Devant des photos de travaux de reconstructions réalisés dans le monde entier, notre conférencier nous rappelle que l’UNESCO participe au sauvetage d’œuvres et de monuments ainsi qu’à la sensibilisation des états pour la protection de leurs œuvres.

Un tableau très moderne « L’histoire de Thor  » réalisé par un artiste islandais Erro a fait l’objet d’une donation à l’UNESCO ainsi qu’une peinture murale de Pablo Picasso : « La chute d’Icare » installée à l’entrée, non signée car mal placée selon l’auteur. En effet, une barre de béton en cache la partie haute lorsqu’on entre dans l’espace…

Puis nous entrons dans la grande salle de séances plénières contenant 1350 places. C’est dans cette salle que se réunissent tous les deux ans les états membres et les états associés lors des séances plénières.

L’organisme élit les membres du conseil exécutif qui est constitué de 48 membres, gère le travail de l’UNESCO et nomme tous les quatre ans, un directeur général, actuellement, Audrey Azoulay, ancienne conseillère culturelle et ancienne ministre de la Culture et de la Communication de François Hollande.

Le budget de l’UNESCO est constitué à 50% des pays donateurs selon leur nombre d’habitants et leur PIB et à 50% de donations libres. Le premier donateur est la Chine.

Un dernier coup d’œil sur le jardin et le potager souvent visités par les groupes scolaires puis sur une sculpture en fer d’un artiste espagnol Edouardo Chillida nommée « Etude pour peigne du vent ».

Nous terminons par une œuvre d’Henry Moore, appelée « Silhouette au repos » sculpture en travertin blanc qui brille au soleil d’un traitement horizontal en harmonie avec les lignes horizontales de l’édifice en arrière-plan.

Notre guide nous rend nos cartes d’identité, certains se dirigent vers la boutique, d’autres partent se restaurer.

Visite intéressante, dans un lieu très agréable.

 

Texte : Denise Meunier – Photos : Christiane Bruneau

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