Visite de l’Hôtel de Soubise – Mercredi 16 novembre 2022

Les nombreuses inscriptions à cette visite nous ont conduit à organiser deux sessions, une le matin avec un nouveau conférencier Yves-Jean JASLET et une seconde, l’après-midi avec Vincent DELAVEAU, soit 31 amicafiens. Mais un même lieu, un seul compte rendu !

Nous entrons par la majestueuse cour d’honneur entourée d’un péristyle.

Dans le vestibule, notre conférencier nous entraine vers la maquette de l’hôtel pour nous expliquer son origine et celle du quartier du Marais.

En 1371, Olivier de Clisson (1333-1407) connétable de France édifie un hôtel, rue du Chaume, l’actuelle rue des Archives.

Il n’en subsiste aujourd’hui que le porche d’entrée et ses deux tourelles. De l’hôtel acquis en1553 par François de Lorraine, duc de Guise (1519-1563) et sa femme Anne d’Este (1531-1607), il ne reste que les murs de l’ancienne salle des gardes, connue pour avoir accueilli les  » ligueurs » pendant les guerres de religions.

En 1700, François de Rohan-Soubise (1630-1712) rachète l’hôtel grâce aux faveurs de Louis XIV à sa belle épouse Anne Chabot de Rohan, devenue princesse de Soubise.

Sur les conseils de leur fils, Armand Gaston, futur cardinal de Rohan, ils choisissent un jeune architecte Pierre-Alexis Delamair (1675-1745) pour transformer les lieux.

Armand-Gaston de Rohan lui commande également la construction de son hôtel, l’hôtel de Rohan, sur le terrain adjacent à celui de ses parents.

A l’occasion de son remariage en 1732, avec Marie-Sophie de Courcillon, Hercule Mériadec de Rohan confie la rénovation de sa demeure à Germain Boffrand et fait travailler les meilleurs artistes peintres, sculpteurs ornemanistes de son temps comme Boucher, Van Loo. Confisqué à la Révolution, l’hôtel est affecté aux archives impériales par Napoléon 1er avant d’être cédé en1808 à l’Etat pour y installer les archives nationales.

Aujourd’hui, musée, il présente des documents originaux, les plus importants de notre Histoire et accueille également des expositions.

Nous pénétrons dans la première antichambre devenue aujourd’hui salle de lecture, ornée de boiseries de Jacques Louis Herpin. Elle servait de salle d’attente et de réception.

Nous rejoignons la Chambre d’apparat et y admirons les dessus-de-porte « Aurore et Céphale » de Boucher, « Mars et Vénus » de Van Loo, « Neptune et Amphitrite » de Résout et « l’hymen d’Hercule et d’Hébé » de Trémolières.

 

Puis, nous passons dans le petit Cabinet des livres qui a conservé ses boiseries datant vraisemblablement de 1735 ou 1740. Deux camaïeux bleus de François Boucher  » la Chasse » et « la Pêche » ornent les médaillons de chaque côté de trois grands placards. La cheminée en marbre de Rance est la seule qui soit d’origine.

Le Salon ovale du prince, conçu comme un salon dit « frais » ouvrait sur les jardins et servait de salon de musique à la famille de Soubise. Il est orné de bas-reliefs représentant des allégories des sciences et des arts.

Le salon communique avec le grand Cabinet du Prince dont ne subsiste du décor original que la corniche. Les dessus-de-porte représentent « Jupiter et Junon » de Van Loo et « la dispute de Minerve et de Neptune » de Restout.

 

Nous accédons, au premier étage par un escalier monumental menant aux appartements de la Princesse, il a été reconstruit en 1844. Son plafond peint par Armand Jobbé Duval représente la « France arrachant ses archives à la nuit des temps « .

 

Nous atteignons la salle des Gardes qui fut le cadre d’évènements marquants de l’Histoire de France : le massacre de la Saint-Barthélemy y fut probablement décidé en 1572 ainsi que la journée des « Barricades » en 1588. Depuis 1970, cette vaste pièce sert à accueillir les expositions temporaires des archives nationales.

Nous passons ensuite dans la salle d’Assemblée qui a conservé un moulage de sa corniche décorée de reliefs où figurent les quatre parties du monde. Sur le dessus-de-porte, un tableau de Van Loo représente « Vénus à sa toilette » (1738).

Nous parvenons à la Chambre d’apparat de la princesse, conçue sur le modèle de Versailles. Le décor des boiseries est attribué au sculpteur ornemaniste Jacques Verbeckt. Les médaillons dorés des lambris et ceux des angles de la corniche sont consacrés aux amours de Jupiter. Sur le mur de l’alcôve recouvert de damas rouge ont été accrochées deux « Pastorales » de Boucher  » la Cage » et « la Guirlande « , antérieurement placées dans la salle d’audience du Prince.

Nous pénétrons dans le Salon de la Princesse. Ce salon de style rocaille est la pièce la plus remarquable de l’Hôtel, le chef d’œuvre de Germain Boffrand. Il occupe le premier étage du pavillon construit en 1735, au-dessus de celui du prince dont il se distingue par un décor encore plus fastueux. Orné de boiseries rehaussées d’or, il est décoré de huit peintures consacrées au mythe de Psyché, exécutées par Natoire.

La petite chambre à coucher de la princesse, où elle dormait effectivement, communique avec le salon par une porte dissimulée dans la boiserie et avec la chambre de parade par une porte sous la tenture. Dans cette pièce, notre conférencier attire notre attention sur les meubles notamment sur un bureau à cylindre richement décoré ainsi qu’un secrétaire en « dos -d’âne » incrusté d’une très belle marqueterie.

Nous continuons dans la salle du Dais qui a conservé sa corniche armoriée de macle et d’hermine avec les chiffres R.S. (Rohan-Soubise). Le plafond des deux fenêtres porte également la macle d’où sortent deux branches de laurier et de chêne. Aujourd’hui, elle est consacrée à des présentations temporaires de documents d’archives originaux et facsimilés.

Nous terminons par la salle Empire, créée au XIXe siècle à l’emplacement de petites pièces des appartements privés de la Princesse. Actuellement, est exposée une collection de boîtes servant à conserver les archives du Moyen Age au XXe siècle.

La visite terminée, nous nous séparons mais certains restent pour aller voir l’exposition en cours : « Face aux épidémies. De la peste noire à nos jours ». Sujet entièrement d’actualité…

 

Texte : Denise Meunier & photos : Christiane Bruneau & Jeannette Belluc

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