Balade Street Art dans le 13e – Jeudi 17 mars 2022

22 amicafiennes et amicafiens étaient présents pour suivre Jean Cieux (ancien du CafyrClub devenu amicafien) qui, comme en février 2020, avait revêtu son habit de guide-conférencier pour nous faire découvrir de nombreuses fresques du 13e arrondissement.

Depuis 2009, le 13e propose aux parisiens et aux touristes, un parcours de fresques réalisées par des artistes français et internationaux. Initié par la Galerie Itinérrance en partenariat avec la Mairie, ce projet artistique a été pensé comme un véritable musée à ciel ouvert. Le succès de cette opération est aussi d’avoir réussi à faire venir les plus grandes stars du  Street Art sans les rémunérer comme Shepard Fairey, C 215, Miss Tic, Seth, sans oublier le mystérieux Bansky.

Le rendez-vous étant fixé à la station Olympiades, nous commençons par la dalle du même nom. Ancienne cité ouvrière du 19e siècle accueillant depuis toujours des populations immigrées, aujourd’hui majoritairement une population issue de l’immigration d’Asie. Ce quartier a vu naitre Jean, notre guide, il évoque son passé industriel.

   

Dalle des Olympiades

« Ana ma muse » fresque de Jorge Rodrigez-Gerada, artiste cubain qui esquisse au fusain des visages de femmes en utilisant la texture des murs comme toile de fond. Vue au 43 rue Nationale, au départ de la dalle.

   

En traversant le centre commercial, nous atteignons l’avenue d’Ivry puis l’avenue de Choisy.

A la Villa d’Este, nous admirons « La Joconde » œuvre d’Okuda, artiste espagnole. Elle conserve le regard et le sourire énigmatique de l’original mais le corps est composé d’un assemblage de formes géométriques colorées. Elle porte un sac Louis Vuitton pour nous faire remarquer que Paris est toujours la capitale du luxe et de la mode.

« La petite fille aux ballons et le panda » fresque réalisée par Doudou styles crée en 2019 place de Vénétie, sous un héron géant.

« Tourbillon des sardines » œuvre de Pantonio est la fresque la plus haute d’Europe de 66 m de haut et 15 m de large. Vue au 20 avenue de Choisy.

Au croisement de la rue des Frères d’Astier de la Vigie et l’avenue de Choisy, réalisée par C215, cette fresque est captivante par le regard de cet homme qui ne laisse pas indifférent. L’association des couleurs et la bataille que se livrent les sourcils et les rides du personnage sont intéressantes.

Toujours avenue de Choisy, Christian Guémy alias C215 a peint le visage d’un jeune garçon brésilien Mike nommé « l’âge d’or » réalisé au pochoir et à l’aérosol (carrefour rue de Tolbiac/avenue de Choisy).

Avant de rejoindre la place d’Italie, nous flânons dans les petites rues du quartier de la Butte-aux-Cailles : la place du même nom où l’on peut se désaltérer à la fontaine d’eau de source d’une pureté inouïe, puis les rues Jonas, Gérard.

 

Arrivée à la place d’Italie, nous descendons le boulevard Vincent Auriol vers la place Pinel où, là encore, sont regroupées de nombreuses fresques.

Sur le boulevard, trois fresques retiennent notre attention :

1                                                                    2                                                                 3

L’artiste brestois Wen2 de son vrai nom Gwendal Huet a réalisé l’une des fresques : « Les perdrix » au 167 boulevard Vincent Auriol (1) ; le duo How et Nosm, frères jumeaux de leur vrai nom Raoul et David Perre,  nous offre : « Sun Daze », impressions de chaleur et de lumière (2) ; la troisième fresque de l’artiste britannique Hush dont les intentions sont de mettre en relief la sensualité féminine sous toutes ses formes, a été réalisée par graffiti, collage et layering (superposition) (3).

 

Sur la place Pinel, Andréa Michaelsson alias BToy, artiste espagnole a réalisé le portrait d’Evelyn Nesbitt, danseuse de revue et actrice des années folles. Autre fresque, autre personnage, Philippe Pinel (1745-1826), médecin aliéniste et précurseur de la psychiatrie, il œuvra pour l’abolition de l’entrave des malades mentaux par des chaines.

A l’entrée du square Gustave Mesureur, place Pinel, une fresque d’un couple étrange sur le mur donnant sur le jardin nous interpelle. Réalisée par Dean Stockton alias D*Face, artiste anglais qui puise son inspiration dans les comics américains (bandes dessinées). « L’amour ne nous séparera pas » titre français donné à cette fresque veut nous faire réfléchir au côté positif de l’amour mais aussi de la mort….

En descendant le boulevard au 126, nous rencontrons la jeune graffeuse de Bom. K, artiste français : une petite fille sort du mur dans la nuit étoilée. Elle est gantée et tient une bombe de peinture dans sa main.

En face, nous n’oublions pas de regarder deux fresques déjà connues, la Marianne de Fairey, Jean nous précise que le Président l’a exposée dans son bureau, et le magnifique Chat bleu de C215.

 

En quittant le jardin, au 110, rue Jeanne d’Arc, nous découvrons une anamorphose. L’artiste Seth a transformé son ancienne fresque « Gamin de Paris » en anamorphose en étirant la couleur sur deux façades.

 

A l’extrémité du bâtiment, l’artiste Faile a peint « la danseuse », elle semble voler dans les airs. Sur l’immeuble d’en face, au 121 rue Jeanne d’Arc, en 2020, Nilko a peint cette fresque « les trois pandas », en hommage à la bande dessinée « Panda dans la brume » de Tignous, assassiné lors des attentats contre Charlie Hebdo en 2015.

Plus bas, à l’angle du boulevard Vincent Auriol et de la rue Jeanne d’Arc, deux immeubles se faisant face sont couverts totalement ou partiellement d’azulejos portugais réalisés par un artiste portugais, Diogo Machado alias Add Fuel.

Puis, direction le haut de la rue Jeanne d’Arc, au n° 60, la COP 21, une œuvre écologique au centre de laquelle se trouve la terre qui doit être impérativement préservée. Les acteurs du combat : en haut, l’état américain matérialisé par la statue de la Liberté et en bas la France (lieu de la COP21) matérialisée par la tour Eiffel. Sur les côtés, on aperçoit les deux avenirs possibles pour la planète, à droite, un avenir possible avec des éoliennes, à l’opposé, une machine d’extraction de pétrole.

Après l’église de la Gare, le groupe emprunte la rue du Lahire, pour aller voir la « poupée andine », peinte sur le mur du n° 8 de la rue. C’est une œuvre d’Inti Castro, artiste chilien. C’est aussi la dernière étape de notre balade Street Art. Nous savons que nous n’avons pas pu tout voir, de plus, ce « musée de plein air » est régulièrement enrichi par de nouvelles œuvres.

 

Tout au long de ce parcours, les artistes dont nous avons admiré les œuvres ont utilisé différentes techniques  : graffiti, pochoir, collage, éco graff et peinture acrylique. Le Street Art est un art éphémère en constante évolution.

Chacun d’entre nous est reparti des couleurs pleins les yeux et la tête pleine d’informations transmises par notre guide Jean.

Texte : Jeannine Ménard – Photos : Christiane Bruneau & Jeannine Ménard

 

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